Lors de l’assemblée générale de l’UFDG tenue ce samedi, Cellou Dalein Diallo a abordé le litige sur la composition des démembrements de la CENI, la répression contre les opposants et le 3è mandat. Empêtrée dans la désignation des membres des démembrements de la CENI, l’opposition n’arrive pas à parler d’une seule voix : « C’est comme si cela divise l’opposition. La loi a été appliquée et des consultations sont en cours pour aplanir les divergences. L’UFDG fait beaucoup pour éviter les divisions qui peuvent gêner l’unité et la force de l’opposition ». L’opposition, dit-il, a formé une commission de 19 personnes qui a travaillé « rigoureusement » et a donné un résultat. Certains n’étaient pas satisfait du résultat obtenu, mais l’UFDG serait disposé à voir ce qu’elle peut rétrocéder, si nécessaire à certains en fonction de leurs besoins. « Il n’y aura jamais l’unanimité, mais la majorité des partis de l’opposition était satisfaite ». Il a promis de trouver un moyen de calmer tout le monde.
La rue
Le chef de file de l’opposition a annoncé que le Président Alpha Condé ne reculera, « seule la mobilisation populaire peut l’arrêter ». Il a invité ses militants à rester mobilisés pour lutter contre l’assassinat programmé de notre jeune démocratie : « On parle des législatives, c’est peut-être pour nous distraire. Il faut se mobiliser contre la présidence à vie que M. Condé veut s’octroyer. Vous savez bien que le seul recours valable, efficace que nous avons c’est la mobilisation, la rue ». Il a souligné que si M. Alpha Condé organise les élections, il déclare cependant les résultats qu’il veut et que c’est lui le problème, pas le processus électoral ou les lois. « Notre constitution n’a rien à envier aux constitutions des autres pays. La seule chose qui ne convient pas ce qu’elle a verrouillé la limitation de mandat, sinon il n’y a pas grand-chose à changer ». Aux sceptiques, de lire les constitutions du Sénégal, de la Cote d’Ivoire du Burkina et autres, c’est la même chose.
Amoulanfé
Cellou Dalein Diallo accuse les ministres et la mouvance de tout faire pour trouver des défauts à la Constitution, parce que celle-ci n’autorise pas à M. Alpha Condé à se présenter pour un 3è mandat : « Ils disent que cette constitution ne permet pas l’expression des libertés, des droits, ne permet pas le développement. Ils ont même tendance à dire que c’est cette constitution qui a amené Ebola. Si on n’a pas la Haute cour de justice, c’est parce qu’on a cette constitution. S’il y a les accords politiques, c’est parce qu’il y a cette constitution. Si les routes sont dégradées, c’est parce qu’il y a cette constitution. Si les ordures inondent la ville, c’est parce qu’il y a cette constitution. Il faut la modifier, il faut consulter le peuple. Mais nous ne sommes pas naïfs. Non, le peuple ne sera pas consulté ». Pour lui, M. Condé ne peut attendre la fin de son second mandat et dire qu’il va changer de constitution, alors qu’il n’avait pas annoncé cela pendant sa campagne électorale de 2015.
Pour le président de l’UFDG, le régime est aux abois et passe par la répression pour mater toute opinion contraire : « Faya Millimouno a été intimidé. L’autre fois c’était Foniké Mengué, maintenant c’est la presse. Souleymane Diallo, Abou Bakr du groupe de presse Lynx ont été convoqués, mis en examen pour avoir fait passer quelqu’un qui est contre le 3è mandat ».
Le musellement de la presse indépendante fait partie de la stratégie de Alpha pour faire passer la constitution ainsi que la répression de ceux qui manifestent contre le 3è mandat. Il a invité ses militants à aller suivre vendredi prochain, la conférence du FNDC à Kofi Annan et à être prêts à répondre à son appel.
Oumar Tély Diallo