Le 6 août 2019, le leader du Bloc libéral (BL), Dr Faya Mini-mono, a de nouveau été entendu par le juge d’instruction du tribunal de première instance (TPI) de Kaloum. L’audition a lieu à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie, Cona-cris, où il a été déposé depuis le 2 août, malgré une demande de mise en liberté provisoire. « Si nous sommes restés calmes, c’est parce que nous savons que les juges sont encore dans les délais. Lorsqu’ils ne seront plus dans les délais, nous auront une déclaration dans ce sens. Ils sont en train de traiter la demande, nous espérons qu’ils vont la traiter dans les délais », explique Me Faya Gabriel Kamano, du pool d’avocats de l’inculper. Son séjour à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie continue, car aucune date n’a été fixée ni pour une nouvelle audition, ni pour une comparution, encore moins pour une remise en liberté provisoire.
Le 05 août, ses partisans se sont mobilisés devant la prison en guise de soutien et certains ont demandé au plaignant de retirer sa plainte afin que leur leader puisse recouvrer sa liberté. Sans succès. Me Gabriel Kamano pointe du doigt des dysfonctionnements. « Nous nous sommes évertués à démonter au juge que les faits reprochés à Dr Faya Millimono auraient été commis par voie de presse. Donc, les juges sont en train de se tromper dans la procédure qu’ils ont mené, parce qu’en réalité, Dr Faya est en train d’être poursuivi sur la base du Code pénal, notamment en son article 364. Or, même cette disposition du Code pénal exclut les délits par voie de presse. Donc, Dr Faya ayant tenu ces propos par voie de presse, seule la Loi 002 sur la liberté de la presse est applicable ». Me Kamano dénonce également des entorses aux règles : « Sur toute la ligne, il y a eu beaucoup de vices. Le juge d’instruction, en violation des droits de la défense, avait entendu, le 2 août, Dr Faya en l’absence de ses avocats, l’a inculpé en l’absence de ses avocats et l’a placé sous mandat de dépôt, aussi en l’absence de ses avocats. »
Yaya Doumbouya