Le 19 août, à l’hémicycle rectangulaire, le ministre du Budget a présenté le projet de loi de finances rectificative pour la fin d’année 2019. Devant une soixantaine de députés (tous les autres ayant déserté ou cherché des excuses pour s’absenter), le chef du département de l’Economie et des Finances, Mamady Camara, le gouverneur de la Banque centrale, Louncény Nabé, les cadres du ministère du Budget, Ismaël Dioubaté a expliqué que l’exécution budgétaire au cours du premier semestre de 2019 a conduit à la révision de certains objectifs budgétaires tant en dépenses qu’en recettes pour lesquels l’autorisation parlementaire est requise.

Cette révision budgétaire se justifie, selon le ministre, par le niveau de consommation des crédits budgétaires au premier semestre du secteur énergétique, la nécessité de prendre en compte dans le budget de l’Etat les ressources et les obligations induites par l’emprunt obligataire 2019, la prise en compte de certaines demandes de crédits complémentaires formulées par des départements ministériels…

En termes de recettes, selon les chiffres des deux départements (Eco/Fin et Budget), sur une prévision annuelle de 19 332,08 milliards de nos francs dans la loi de finances initiale, l’exécution se chiffre à 9 137,61 milliards de francs guinéens à la date du 30 juin, soit 47,2%. Ces recettes sont tirées des recettes fiscales (8 265,45 Mds), des dons (279,01 Mds) et des autres recettes (593,14 Mds).

Concernant les dépenses, en fin juin, l’exécution était autour de 6 229,72 Mds contre une prévision en Loi de Finances Initiale 2019 de 22 312,13 Mds, soit un taux d’exécution de 27,92%. Cette exécution concerne les dépenses courantes pour 5 276,24 Mds (99,91%) et les dépenses d’investissement pour 953,47 Mds dont 113,52 Mds en ressources propres (11,91%) et 839,95 Mds sur financement extérieur (88,09%).

Dans la loi des finances rectificative, les recettes sont estimées à 19 714,96 Milliards contre une prévision initiale de GNF 19 332,10 Mds, soit une augmentation de GNF 382, 9 Mds (1,98%).

Les dépenses elles sont évaluées à 23 120,27 Milliards contre une prévision initiale de 22 313,40 Mds, soit une augmentation de 806,9 Mds (3,6%). Rapportées au PIB, les dépenses représentent 18,3% contre 17,66% dans le Budget initial. Selon le ministre du Budget, cette hausse s’explique entre autres par « le dépassement enregistré sur les dépenses courantes pour 1 456,4 Mds ». Le ministre du Budget, son collègue de l’Economie et des Finances, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale devront désormais attendre l’approbation ou non des parlementaires.

Yacine Diallo