La visite du prési Alpha Grimpeur aux États-Unis survient à un moment critique. Son passage à l’ONU offrira l’occasion d’exhorter la Guinée à prendre des mesures pour que cessent les atteintes contre l’opposition, estime Human Rights Watch ce mardi.
« Lors de la venue à New York du président Condé pour l’Assemblée générale de l’ONU, ses interlocuteurs devraient lui demander de veiller au respect des droits fondamentaux, y compris celui de manifester pacifiquement », a écrit Corinne Dufka, directrice d’Human Rigths Watch pour l’Afrique de l’Ouest. M. Condé aura à cœur de mettre en avant l’amélioration des perspectives économiques de la Guinée attribuable au développement du secteur minier, qui devrait être prochainement suivi d’une croissance dans le secteur de l’électricité en raison de la mise en place d’une série de projets hydroélectriques. Toutefois, « l’avenir du Président Condé entraînera de nouvelles atteintes aux droits. La constitution guinéenne de 2010 interdisant au président de briguer un troisième mandat, les partisans de Condé lui ont demandé de modifier la constitution et de se représenter. Si le gouvernement cherche effectivement à instaurer une nouvelle constitution, il est probable que la Guinée sera le théâtre d’une nouvelle série de manifestations de l’opposition qui, par le passé, ont souvent entraîné des affrontements violents entre les forces de sécurité et les manifestants ».
Alors que les tensions politiques s’intensifient, certains éléments semblent indiquer que, le gouvernement est disposé à porter atteinte aux droits humains, estime HRW. Il a interdit toutes les manifestations de rue et n’a pas pris de mesures pour s’assurer que les forces de sécurité qui ont commis des atteintes à l’encontre de manifestants puissent rendre compte. « Lors de leur rencontre de ce mois avec le président Condé, les dirigeants et les décideurs politiques mondiaux devraient faire valoir que le respect de la liberté des opposants est primordial. Ils devraient exhorter le président à lever toute interdiction de protester et n’interdire les manifestations que si le maintien de l’ordre public l’exige ».
Seul le président Condé sait ce qu’il envisage pour son avenir politique. Mais les Guinéens de tous bords ont le droit d’exprimer leur opinion à un moment si critique pour la démocratie en Guinée. Ils ont également droit à ce que justice soit rendue lorsque les forces de sécurité sont responsables de morts illicites, estime HRW.
Oumar Tély Diallo