Le prési Alpha Grimpeur s’est adressé à la nation dans la nuit du 4 septembre 2019. Le chef de l’Etat a, pour la première fois, abordé la sensible question de la modification constitutionnelle. Le locataire de Sékhoutouréya qui s’était jusque-là enfermé dans le mutisme, a demandé à son premier ministre d’engager des consultations avec tous les acteurs sociaux et politiques du bled pour lui permettre de prendre la ‘’meilleure ‘’ décision.
Si le FNDC, qui regroupe des poids lourds de la société civile et des partis d’opposition, rejette catégoriquement toute option de dialogue sur le changement constitutionnel, certaines organisations politiques ou sociales sont prêtes à accepter la main tendue du chef de l’Etat. C’est notamment le cas du Conseil national des organisations de la société civile (CNOSC). Dansa Kourouma, son président explique qu’il est impossible pour son organisation de fuir le débat. « Les valeurs qui gouvernent la société civile sont le dialogue, le débat et la participation citoyenne. Et le CNOSC ne dérogera jamais au principe du dialogue. Le dialogue est une exigence de la démocratie. Quelles que soient les matières sur lesquelles on doit se prononcer le dialogue est nécessaire. Dans le discours du président de la république, je n’ai pas entendu modification, nouvelle Constitution, j’ai entendu débat sur la Constitution. C’est vrai c’est un discours très politique, mais cela est permis en démocratie ».
Soupçonné par les anti 3e mandat de se livrer à un double jeu, le prési du CNOSC indique qu’à aucun moment il n’a sollicité de débat sur cette affaire. « Je ne suis pas demandeur d’une révision constitutionnelle. Donc c’est aux demandeurs de nous convaincre sur l’opportunité d’un débat sur la Constitution. Nous allons les écouter parce que la Constitution prévoit les termes de sa révision. Mais il y a des conditionnalités : la légitimité et la légalité, la caractère démocratique et pluriel ».
Au tout début de cette affaire, le CNOSC avait refusé de prendre position, accusant notamment les membres du FNDC d’aller trop vite en besogne. Dansa et ses hommes avaient alors annoncé des consultations internes pour harmoniser les positions au sien de l’organisation. Des consultations qui n’ont pas encore abouti. Des antennes du CNOSC, notamment celle de Kankan, se sont déjà prononcées en faveur d’une nouvelle Constitution.
Yacine Diallo