Désigné par le prési Alpha Grimpeur pour conduire des consultater les acteurs de la classe politique et de la société civile sur un éventuel renouvellement de la Constitution, le PM est sorti de son silence hier lundi, 9 septembre 2019. Dans une adresse à la nation, comme son mentor, le Cas-sorry Fofana a fixé la ligne de conduite de ces concertations et a tenté de rassurer les parties prenantes. On sait notamment que partis politiques, organisations de la société civile et institutions (anti)constitutionnelles seront reçues au palais de la colombe séparément. Une façon de diviser les détracteurs de la modification constitutionnelle ou de mieux préparer les empoignades ? Le Cas-sorry lui, s’engage à mener le débat sans pressions personnelles et sans position tranchée. Mais les membres du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) campent sur leur position. Pas question « d’ouvrir un débat sur une question illégale et anticonstitutionnelle » : « Ce n’est pas la démarche du Premier ministre qui pose problème. C’est le sujet qui est débattu. Quand on parle de l’éventualité d’introduire une nouvelle Constitution, on est déjà en parjure, en violation des textes fondamentaux de notre pays. C’est à cela que l’opposition ne veut pas s’associer. De quoi allons-nous parler ? Lorsqu’ils (les forces vives de la nation, ndlr) s’étaient retrouvés à Ouagadougou (en 2010, ndlr), ils tenaient à avoir l’onction populaire sur cette Constitution. Pour nous, c’est le sujet qui pose problème et non la méthode. Ils peuvent adresser 1000 courriers à l’UFDG, si c’est pour un débat sur un changement constitutionnel, notre position ne changera pas » déclare Oussou Gaoual, patron de la cellule de com de l’UFDG.

Le dépité du principal parti de l’opposition ne se soucie point d’éventuels fissures du FNDC : « Les positions sont connues dans ce pays, l’opinion ne veut plus entendre parler d’une présidence à vie, de l’absence d’une alternance. Pour nous, que des gens sortent ou qu’ils ne sortent pas, les acteurs qui sont regroupés au sein du FNDC sont venus librement, nous considérons qu’ils sont de conviction. Tout est possible dans un Etat mafieux, mais cela ne pose aucun problème ».

Même son de cloche chez le patron du PADES. Oussou Kabako estime qu’il n’y a aucune nécessité de s’associer à une telle démarche : « Nous connaissons déjà la position du premier ministre. Je pense que c’est inutile parce que nous connaissons déjà leur position sur la Constitution. Nous sommes solidaires au FNDC et nous rejetons ces consultations parce qu’elles n’ont pas d’objet. C’est un piège. Ils sont décidés à faire ce qu’ils ont envie de faire, il faut les laisser les faire sans notre caution. Ce n’est pas un débat constitutionnel ».

Le Cas-sorry et son clan démarrent déjà leurs consultations ce mardi avec la CENILE, le machin en charge des sélections dans le bled. Les acteurs politiques et sociaux qui sont prêts à participer à ce dialogue eux sont attendus la semaine prochaine.

Yacine Diallo