A l’appel du Front national pour la défense de la Constitution, opposé à un troisième mandat du président Alpha Condé, de nombreux Guinéens ont manifesté à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur du pays. Si des affrontements par endroits font état de « trois à quatre morts », selon Sidya Touré de l’UFR, du côté des autorités c’est pour le moment silence radio. « Nous n’avons pas encore de bilan », a déclaré le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Alpha Ibrahima Keira, joint au téléphone.

« Je n’ai aucune information officielle. J’ai appris qu’il y a un mort. Il faut situer les responsabilités parce que c’était formel : l’armée et la police ne devaient pas sortir avec des armes à feu. Il est toujours regrettable qu’il y ait des pertes en vie humaine », réagit pour sa part Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG arc-en-ciel (mouvance présidentielle).

Sur le suivi du mot d’ordre, le député minimise : « Apparemment c’est une ville-morte à Conakry. L’intérieur du pays, à part Labé, tout est normal. Les deux villes seulement ne font pas la Guinée. Les gens sont restés à la maison non pas par solidarité au mot d’ordre mais parce qu’ils ont peur ». Alors que Chérif Bah, un des vice-présidents de l’UFDG, principal parti d’opposition, se réjouit que « le peuple a montré qu’il est du côté du FNDC. Il est contre le troisième mandat ».

Les leaders politiques Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré n’ont pas mis la tête dehors ce lundi, leurs domiciles respectifs étant complètement bouclés par les services de sécurité. L’avocat Salifou Béavogui nous a par ailleurs confirmé l’interpellation de l’artiste reggae man Elie Kamano à Matoto par la police. Il dit ignorer pour le moment la destination vers laquelle a été conduit son client.

Diawo Barry