Les victimes des évènements du 14 et 15 octobre 2019 ont été enterrés, ce lundi, au cimetière des martyrs de Bambéto, dans une bagarre généralisée. La répression du cortège funèbre a fait au moins un mort, un jeune du nom de Abdrahime Diallo et plusieurs blessés par balles.

Les 11 corps ont été acheminés à la morgue de l’hosto Sino-Guinéen de Kipé, jusqu’aux environs de 11 heures. Puis, exposés devant la salle de levée des corps pour une dernière vérification de l’identité des victimes, suivi des prières. Les onze cercueils ont été couverts du tricolore national. La Petite Cellule Dalein Diallo, le Sid de l’UFR, Abdoul Kabélé-bélé Camara et quelques parlementaires de l’UFDG se sont rendus à la morgue pour la levée des corps. A midi et quelques minutes, le cortège funèbre a pris la direction de Bambéto pour les prières funèbres et l’enterrement. Le cortège fait lentement son chemin pour rejoindre la mosquée.

Au carrefour de Bambéto, un nombre important de policiers étaient postés là. Les corps sont passés, les leaders aussi. Puis, les forces de désordre tentent de fermer le cortège et de disperser le reste de la foule. S’engage alors un accrochage farouche. Gaz lacrymogène et balles réelles d’un côté, jet de pierres de l’autre. Le canon à eau a vidé son contenu sur les jeunes, sans effet. Les jeunes réussissent à repousser les forces de « l’ordre », et occuper le carrefour. La police est revenue à la charge avec du renfort (deux pick-up) venu de Kipé pour reprendre le contrôle du carrefour et continue à tirer balles réelles et gaz lacrymogène. Dans les rangs des marcheurs, ils ont commencé à comptabiliser des blessés, suivi d’un va-et-vient d’ambulances venus les récupérer pour les acheminer dans les hôpitaux. Trois blessés par balle ont été admis au centre Mère et enfants : deux blessés aux bras, un sur le front. C’est dans cette ambiance que la prière funèbre a été faite, et l’enterrement aussi. Le jeune Abdrahime Diallo, originaire de Dalein, a succombé à sa blessure. Il a pris une balle dans le ventre. Le PA de Bambéto a été mis à sac.

Aucun discours n’a pu être tenu par les leaders. Le gaz lacrymogène était jeté jusqu’aux abords du cimetière. Dès la fin des enterrements, les leaders se sont éclipsés. La répression, elle, n’a pas connu de répit. C’est dans cette situation que les parents des victimes ont enterré leurs dépouilles.

Oumar Tély Diallo