Initialement prévues le 28 décembre 2019, les légis-tardives se feront finalement le 16 février 2020. Inch God. La CENI(LE), notre machin spécialiste des sélections, a de nouveau reporté la tenue du scrutin, histoire de faire les choses dans les règles de l’art. L’annonce en a été faite le 9 novembre à Conakry dans un communiqué signé par le président de l’institution Me Amadou Salifou Kébé, à l’issue d’une plénière au cours de laquelle un chronogramme avait été adopté à l’unanimité des commissaires.

Reste à voir si le Président Alpha Condé entérine cette date en convoquant le corps électoral. Déjà, des voix pessimistes s’élèvent au sein de la classe politique, notamment de l’opposition, qui estime la date intenable au vu de ce qui reste à faire. Interrogé le 11 novembre par des confrères, Dr Fodé Oussou Fofana, l’un des vice-présidents de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a déclaré : « Un chronogramme, c’est les activités et les délais légaux. Donc, nous attendons de voir le chronogramme et vérifier que les délais légaux des différentes activités sont respectés. Si les délais prévus par la loi ne sont pas respectés, il va s’en dire que nous ne l’accepterons pas. » Et d’exiger de la CENILE : « Il faut que les délais légaux prévus pour la réalisation des activités soient respectés. Deuxièmement, il faut qu’il (le président de la Céni, NDLR) nous dise avant le 16 février, quelle est la date prévue pour la finalisation des élections locales et enfin, nous attendons qu’on libère les leaders du FNDC et que le président Alpha Condé renonce à son fameux projet de référendum. C’est seulement lorsque ces conditions seront remplies qu’on peut aller aux élections législatives. » Mais, à l’occasion de cette annonce, Me Amadou Salifou Kébé le président du machin a renouvelé « l’engagement de la Céni à conduire de façon tout à fait inclusive l’ensemble du processus électoral » et de rappeler la détermination de son institution à organiser des élections « crédibles, transparentes et apaisées. »

Près de deux ans après la tenue des élections communales ayant fait l’objet de tant controverses, puis de contentieux électoral, les conseils régionaux, les conseils de quartiers et de districts n’ont toujours pas été mis en place. Dr Fodé Oussou Fofana a estimé que seul Me Amadou Salifou Kébé sait « comment on peut aller à des élections le 16 février, alors que l’on n’a pas fini les premières élections qu’ils ont organisées, je parle des élections communales. Les chefs de quartiers ne sont pas installés, les conseils régionaux ne sont pas installés. J’espère que dans son chronogramme, il a prévu cela. On ne peut pas aller à une autre élection alors que celles précédentes ne sont pas encore terminées. Il faut finir d’abord avec les communales avant d’aller aux législatives. »

Yaya Doumbouya