Samedi 7 décembre, lendemain de l’enterrement des huit jeunes morts par balles lors des dernières manifs du FNDC, l’ambiance était électrique au siège de l’UFDG. Militants et responsables avaient en travers de la gorge la vingtaine de victimes tombées depuis le début de la protestation contre les velléités du Prési Alpha Grimpeur de tripatouiller la Constitution. Au début de cette assemblée générale d’ailleurs, on annonçait que Mamadou Saïdou Diallo, touché hier à la tête par balle lors des affrontements qui ont éclaté après l’enterrement des jeunes, a succombé à ses blessures. Une nouvelle victime que la Petite Cellule Dalein Diallo attribue une nouvelle fois aux farces de l’ordre. « 23 jeunes, pour la plupart de moins de 20 ans, abattus par les forces de défense et de sécurité dont les agents sont chargés d’assurer sans discrimination la sécurité de tous les citoyens. Ils sont à l’origine de la mort de 128 jeunes (depuis 2010) qui exerçaient leurs droits sur les places publiques. Le drame, c’est qu’ils n’auront jamais justice sous le règne d’Alpha Condé. Le drame, c’est que le gouvernement n’exprime ni pitié ni compassion et ne diligente aucune enquête. Nous sommes dans la Guinée d’Alpha Condé qui est caractérisée par l’impunité totale pour ceux qui tuent les gens qu’ils ne considèrent pas comme étant des citoyens guinéens ».
Le chef de pile de l’opposition guinéenne est revenu sur le processus « chaotique » de la révision des listes électorales en vue des sélections légis-tardives. Pour lui, la fraude a déjà commencé. « Partout dans les quartiers, les communes de Conakry et de l’intérieur, le matériel n’a pas été là à temps. Les consommables manquaient, les pannes étaient récurrentes. Les citoyens ont envie de se faire enrôler et de sanctionner cette gouvernance, mais ils ne peuvent pas… Ils trouvent tous les moyens pour exclure une partie des Guinéens. Ce n’est pas par hasard, tout est fait à dessein. Ils veulent un fichier taillé sur mesure pour qu’à défaut d’un referendum, il fasse passer sa Constitution par voie parlementaire ».

Un autre dialogue de sourds

Des émissaires de la mouvance pestilentielle et de l’opposition se sont retrouvés cette semaine pour bavarder sur les prochaines sélections légis-tardives et surtout la finalisation des sélections locales. Une démarche que bien des militants de l’UFDG ne comprennent pas. La Petite Cellule Dalein Diallo a tenu à clarifier la position du parti. « Nous avons mené un combat pour les élections locales. Il ne faut pas qu’ils disent demain que c’est nous qui avons refusé l’installation des chefs de quartier. On ne sait jamais s’ils sont de bonne foi, mais lorsqu’il s’agit de récupérer nos quartiers, nous avons dit que nous allons répondre. Mais je vais vous dire une chose, on ne parle pas de Constitution là-bas. Cette lutte, nous la menons dans la rue. On parle de deux choses là-bas : quand et comment on va mettre en place les conseils de quartiers et ceux régionaux. L’autre point c’est comment se préparent les législatives. Il n’y aura pas d’élections sans nous. Si les conditions de transparence ne sont pas réunies, il n’y aura pas d’élections. Mais si on peut améliorer le processus, nous allons en discuter. Nous allons tester leur bonne foi, quel que soit le résultat on viendra vous le dire ». En attendant, l’UFDG se prépare pour la marche du FDNC du 10 décembre et celle des nounous de ce même front, le 12 décembre.

Yacine Diallo