La CENI a bégayé sur le processus électoral bancal en cours, ce lundi. Enrôlement de mineurs, bagarres dans les ambassades, manque de récépissés, Me Saliflou Kébé a mis les poings sur les I.

En Angola et au Sénégal, les guinéens n’auront pas la possibilité de voter. En tout cas pas cette fois. La condition pour se faire enrôler à l’étranger est de présenter une carte consulaire ou un passeport valable, ce que les compatriotes du Sénégal n’auraient pas accepté et qui a conduit à des bagarres. « En réalité, l’ambassadrice n’a joué qu’un rôle d’apaisement, mais les gens l’ont accusé de refuser de les enrôler. Les autorités sénégalaises ont demandé à surseoir au processus jusqu’à ce que la sécurité soit rétablie. Le jour où la sécurité a été rétablie, les gens ont débarqué pour tout saccager. Les autorités sénégalaises n’ont aucune compétence pour intervenir ». En Angola, les autorités auraient refusé tout regroupement politique des Guinéens sur son territoire, explique Me Kébé. En cause, les violences survenues là en 2015. « En Angola, c’est les mêmes questions de violence. Il y a eu des véhicules de police brûlés en 2015. Notre ambassade a négocié avec les autorités, mais jusqu’à la dernière minute, les autorités angolaises n’ont pas donné suite. Voilà pourquoi nos frères d’Angola n’ont pas pu s’inscrire ».

Le problème, c’est que la CENI n’en fait pas un problème. D’ailleurs, elle annonce qu’elle compte même se passer du vote des guinéens de l’étranger. « Si tout l’extérieur était coupé, les élections peuvent se tenir. C’est choquant, mais c’est la vérité. A l’extérieur, on a environ 1% de l’électorat. A cause de cela, on ne peut pas arrêter le processus ». Au-delà de ce pourcentage, décrété par le Saliflou sans aucun enrôlement, cette décision de l’institution va à l’encontre de sa mission. La CENI c’est le machin chargé de permettre à tous les guinéens de voter, pas celui qui les prive de ce droit.

Oumar Tély Diallo