L’Institut de Recherche de la Démocratie et le Développement, IRDED a animé une conférence de presse, ce mardi pour dénoncer les spoliations des propriétés des particuliers par des cadres en complicité avec la justice. Me Souleymane Baldé, défend son client Mamadama Keita, qui risque de perdre sa concession suite à un arrêt de la Cour Suprême.

M. Keita témoigne : « En 2016, J’ai reçu Issagha Condé venu devant ma cour me dire que c’est sa femme Kadiatou Diallo qui a construit là où j’habite. Il avait des dossiers que je ne connais pas. Il est venu avec sa fille, c’est sa fille qui a indiqué la maison.
Selon l’arrêt de la Cour d’appel qu’il détient, il est parti en Malaisie n 2010, il s’est marié à Kadiatou en 2009. Il se trouve que moi j’étais déjà fini d’acheter la parcelle et construire. Une différence de 3 ans. Arrivé en Malaisie, il transférerait de l’argent à sa femme Kadiatou Diallo dans le but de construire des maisons pour lui. A son retour, il n’a pas vu Kadiatou Diallo sa femme. C’est sa fille Oumou Condé qui est venu indexer ma cour. Alors il a pris des précautions, en partant à la justice. La Cour d’appel lui a donné un arrêt qu’elle a rendu lui rendant ma concession, alors que moi je ne suis ni assigné, ni poursuivi en justice. Il est venu avec Mohamed Lamine Kamissoko, un commissaire de police pour l’aider à récupérer sa concession. J’étais absent, on m’a appelé qu’il y a des gens chez moi pour retirer ma concession. Arrivé, ils m’ont montré l’arrêt, alors j’ai pris un avocat. On s’est battu, on a attaqué l’arrêt de la Cour d’appel à la Cour Suprême où nous avons déposé tous les dossiers nécessaires. La Cour suprême nous accordé le sursis d’exécution de l’arrêt de la Cour d’appel. Mais il a pu corrompre la justice pour obtenir un autre arrêt de la Cour suprême qui lui redonne la concession. Alors que mon avocat n’est pas au courant de la tenue de l’audience qui a rendu cet arrêt. La Cour Suprême l’a fait en secret. C’est lorsqu’ils m’ont envoyé une lettre d’information disant que la Cour suprême a rendu un arrêt en faveur de M. Condé que j’ai montré la lettre à mon avocat, c’est en ce moment qu’il a pris connaissance de l’arrêt. Quand tu as un problème à la justice, si tu n’as pas d’appui, c’est dire que difficilement tu obtiendras raison.
Comme M. Condé a un arrêt disant que la concession est pour lui, il est parti avec son huissier Toso Camara à la CMIS de Petit Simpbaya prendre un pick-up de police le 27 novembre 2019. Ils sont allés à 5h du matin pour prendre ma concession et donner à M. Condé. Ils ont réveillé tout l’entourage. Ils sont venus avec des armes, du gaz et même des balles réelles ont été tirés. Mais l’entourage s’est révolté sachant que la concession m’appartient, ils m’ont défendu. Ils avaient déjà commencé à arracher les portes et fenêtres. L’entourage a dit que rien ne bougera de là. Alors ils ont commencé à tirer du gaz et des balles.
J’informe mon chef de quartier, il me répond qu’il a été appelé à 4h du matin pour lui dire que la police arrive chez lui. Qu’il ne peut rien faire. Et depuis il ne m’a jamais demandé comment cela s’est passé, alors que nous sommes sous sa juridiction. Je vous demande de m’aider. Voilà, ce qui se passe en Guinée, la justice ne joue pas son rôle ».

En attendant, M. Keita demeure toujours dans sa concession avec sa famille, mais son adversaire peut revenir à tout moment. Me Souleymane Baldé n’exclut pas de porter plainte contre Dame Kadiatou Traoré, présidente de la 4è chambre administrative de la Cour Suprême qui a signé l’arrêt, devant le Conseil supérieur de la magistrature pour abus de pouvoir.

Oumar Tély Diallo