Pour cette première journée de crève des bouffe-la-craie, des échauffourées ont éclaté dans plusieurs quartiers de Cona-crime. Les farces de l’ordre n’ont pas lésiné sur la brutalité, surtout sur l’Axe Hamdallaye-Wanindara. Des coups de feu ont résonné jusque tard la soirée dans cette zone. Le bilan est lourd. Deux morts : Fatoumata Binta Diallo, 17 ans, lycéenne, atteinte par balle en plein cœur au quartier Hamdallaye-pharmacie et Mamadou Lamarana Diallo, 21 ans, en séjour en Guinée après quatre années passées en Espagne, abattu à Wanindara, dans la journée du jeudi 9 janvier.
Alors que le goubernement a tardé à communiquer sur ces deux cas de morts, les familles des victimes, elles, pointent un doigt accusateur sur la flicaille qui a passé la journée à brutaliser les habitants de l’Axe. Ce 10 janvier, la Petite Cellule Dalein, chef de pile de l’opposition, s’est dit touché par les assassinats des citoyens dans cette zone : « Je déplore quand-même la mort de deux jeunes sur l’Axe (Hamdallaye-Wannidara, ndlr). Ils ont été abattus à bout portant comme d’habitude. C’est vraiment triste pour notre pays. Nous sommes à 131 personnes abattues dans les mêmes circonstances soit à l’occasion des manifestations du FNDC, de l’opposition soit à l’occasion des grèves syndicales ».
Il accuse le chef de l’Etat de cautionner ces meurtres : « Monsieur Alpha Condé continue de garantir l’impunité à ses agents des forces de défense et de sécurité. C’est triste pour notre pays. Mais la tragédie, c’est beaucoup plus cette impunité, cette indifférence, j’allais dire cette complicité de Monsieur le Président de la République avec ses agents, qui se livrent à des assassinats ciblés contre la population guinéenne. L’Axe fait partie de ses cibles, aussi bien dans la destruction des maisons que dans les assassinats. Sinon des élèves ont manifesté dans d’autres coins de la ville, mais les policiers se sont déportés sur l’Axe pour se livrer à l’assassinat de ces innocents jeunes. Le problème, c’est Alpha et son clan ».
Ce 10 janvier, deuxième jour de la crève du SLECG, les cours étaient encore perturbés dans plusieurs écoles de Cona-crime et de l’intérieur du bled.
Yacine Diallo