Le Front national pour la défense de la Constitution appelle à nouveau le populo guinéen à entrer dans une résistance active et permanente ce mardi 21 janvier et demain mercredi 22. Deux journées de manifestations pour réaffirmer la farouche opposition des « Guinéens » au tripatouillage de la Constitution qui ouvrirait la voie à Alpha Grimpeur pour un troisième mandat. Sur l’autoroute Leprince, notamment sur l’axe Sonfonia-Enco 5, les activités sont paralysées. Magasins, boutiques, stations-services et pharmacies sont fermées, la circulation très morose. La flicaille déployée en très grand nombre. Une dizaine de pick-up entre la T5 et le carrefour-marché. Les deux coins réputés être les plus chauds de la zone. Ils empêchent tout regroupement de jeunes, de peur que la situation ne leur échappe. Ce tronçon est pratiquement déserté.
En réalité, le calme précaire qui règne actuellement (12h 30 minutes) à Wanindara n’est pas du fait du dispositif sécuritaire impressionnant, une histoire de fric pollue l’atmosphère entre groupes de jeunes depuis hier soir. Les uns accusent les autres de se faire de l’argent sur le dos des jeunes de Wanindara pendant les manifestations : « Vous ne verrez jamais un jeune de 30 ans en train d’affronter les forces de l’ordre. Ce ne sont que des adolescents qui risquent leur vie dans ce combat. Ils mangent l’argent en notre nom et restent dans le quartier. Nous n’en pouvons plus » s’exclame un jeune. Un autre de rétorquer : « Nous n’avons jamais reçu de l’argent ici, mais si vous liez ce combat au gain facile, au matériel, restez chez vous parce qu’on est en train de vous berner ».
A défaut de bloquer la circulation sur la voie principale, les manifestants, des ados et des brigands pour la plupart, se sont rabattus sur la transversale n°5 reliant Wanindara à Cobayah. Ils y ont érigé des barricades, brûlé des pneus et ont empêché toute circulation. Des brigands se sont mêlés à la danse pour dépouiller les passants. Un véhicule rempli de pandores a tenté de les disperser. En vain. Trois coups de gaz lacrymogènes et c’est tout. Ils se rendent à l’évidence que les jeunes ne vont pas bouger d’un seul iota. Au contraire, ce sont les pandores qui ont détalé dès les premiers jets de pierres. Les jeunes ont contrôlé le coin pendant plusieurs heures.
Au moment où nous mettions cette dépêche en ligne, les tractations se poursuivaient entre différents groupes pour tenter de ramener la ‘’confiance’’.
Yacine Diallo