Les farces de désordre font une nouvelle fois parler d’elles. Dans la soirée d’hier vendredi 6 mars, une vingtaine d’agent de la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) a procédé de façon rocambolesque et en dehors de toute procédure légale à l’interpellation d’Ibrahima Diallo, responsable des opérations et Sékou Koundouno, responsable stratégies et planifications du FNDC au quartier Démoudoula dans la commune de Ratoma. Des arrestations qui font l’actualité dans les QG des différents partis politiques. A l’occasion de l’assemblée générale de l’UFDG, ce samedi 7 mars, la Petite Cellule Dalein Diallo a dénoncé des méthodes d’un autre âge : « Les pratiques qui consistent à kidnapper les citoyens, à les incarcérer dans des lieux secrets, à les maltraiter, ces pratiques que la Guinée avait connues sont de retour. Alpha Condé a ses propres camps Boiro, je vais parler de Soronkoni. Des dizaines de Guinéens sont incarcérés là-bas. Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno ont été kidnappés par des policiers encagoulés. Et c’est assumé parce qu’il semble que la police a dit que c’est comme ça on traite les criminels. Comment on peut traiter Koundouno et Ibrahima Diallo de criminels ? Il suffisait de les envoyer une convocation, ils auraient répondu. Mais c’est des inconnus qui viennent brutaliser l’épouse d’Ibrahima Diallo et casser tout. Notre pays est en train de connaitre un recul extrêmement grave au plan des droits humains ».

Des experts de la CEDEAO sont en Guinée depuis le début de la semaine pour, dit-on, vérifier la fiabilité du fichier électoral et régler le problème des 2 500 000 électeurs douteux que l’opposition et l’OIF ont dénoncés. Le prési de l’UFDG émet déjà des doutes sur les conclusions que cette délégation pourrait rendre : « Alpha a tout fait pour que l’OIF reste dans le processus, elle a refusé. Alors il fait venir la CEDEAO pour valider son fichier, trois jours après le report, avec des experts qu’il a peut-être lui-même choisis. Il leur demande de faire le travail en dix jours. C’est impossible parce que c’est un travail immense. On ne peut pas faire ce travail même en un mois. Soyez mobilisés parce que si cette mission de la CEDEAO sort des conclusions qui sont contraires au bon sens, à l’état réel du fichier, on n’acceptera pas. L’OIF a dit que le fichier est pourri. Si la CEDEAO nous dit qu’il est bon, il faudra alors chercher un 3e avis pour les départager ».

Yacine Diallo