En février passé, les farces de sécurité se sont livrées à des exactions dans plusieurs coins favorables au FNDC (Front national pour la défense de la Constitution). La contestation contre le référendum constitutionnel était à son paroxysme.
Ces quartiers ont été, jour et nuit, le théâtre d’arrestations, intimidations, kidnappings, violations de domicile, violences physiques et verbales. Excusez du peu ! Des jeunes et adultes avaient été arrêtés et conduits à 600 kilomètres de chez eux, dans le camp des bidasses de Soronkoni, à cancan euh…Kankan ! Parmi eux, Mamadou Cellou Diallo, boulanger, 53 ans. Ce polygame et père de huit rejetons, avait été arrêté dans la soirée du 12 février à Kaloum, alors qu’il rentrait de sa boulangerie. Le 29 mars, 36 détenus d’un groupe de 40 personnes, incarcérés au camp de Soronkoni ont été relâchés et convoyés à Cona-cris, où ils ont été arrêtés 40 jours plus tôt. Ils ont été débarqués à Kagbélen, à l’entrée de Cona-crime vers 2 heures du matin. Pour la plupart, loin de leurs domiciles. «Je n’ai pas été maltraité, ni insulté. Mais un détenu reste un détenu. J’ai passé 44 jours sans parler à ma famille. La nourriture que l’on nous donnait ne nous satisfaisait pas ni en qualité ni en quantité. Nous étions tous dans une même cellule. Mais le choc, c’est le fait de rester durant 44 jours sans nouvelles des siens, personne nous a expliqué le motif de notre arrestation, encore moins de notre détention », se désole Mamadou Cellou Diallo. Il a été embarqué à Kaloum. «Ils m’ont raflé à Kaloum et m’ont déposé au camp Makambo où j’ai passé la nuit. Ils ont retiré nos biens et nous ont déshabillés. Le lendemain, ils ont embarqué à bord d’un camion pour la CMIS 1 (Compagnie mobile et d’intervention de sécurité) de Kameroun. On était au nombre de 8 hommes. Ils nous ont embarqués avec des gens raflés en banlieue de Conakry, pour nous conduire au camp de Soronkoni. Au départ, on ne savait pas que c’était là-bas la destination», explique-t-il. Avec l’Alphagouvernance, les mauvaises surprises ne manquent pas.

Yaya Doumbouya