Le spectre de Sékou TOURE, géniteur du Camp Boiro, renait de ses cendres par le biais du redoutable et redouté Camp de Soronkoni de Kankan.
Le silence scrutateur des victimes du Camp Boiro a donné l’impression que nous avions déserté le terrain des droits de l’homme.
Pour avoir eu raison très tôt avec notre slogan « du plus jamais ça en Guinée», lui-même emprunté aux juifs de la Shoa, nous savions bien que tôt ou tard, l’immonde bête féroce de la dictature et son cortège de répression allait se réveiller pour broyer les libertés, encore et encore ; pour la seule raison que les crimes de Sékou TOURE n’ont pas été purgés pour que l’impunité prospère.
Avec le temps, le schéma répressif du PDG se réinstalle progressivement.

Toutes les promesses d’antan sont tombées dans les oubliettes de l’histoire ! Mais la mémoire collective résiste au temps :

  • la restitution des charniers aux familles,
  • l’installation des stèles,
  • la mission des victimes du 1er et 2ème régime confondues, conduite à Kindia pour identification et déminage des sites abritant les charniers, n’a connu aucune suite positive,
  • la mise en place d’une commission de réflexion coiffée par nos sages religieux n’était que du dilatoire.

En revanche, ce que nous ne tolérerons pas du tout, c’est de voir l’Histoire se répéter au mépris du supplice des guinéens en général, et de nos parents en particulier qui ont été broyés par le même système. Et tout se passe comme si de rien n’était !

Nous savons que le bourreau passe toujours deux fois :

  • la première fois c’est quand il assassine,
  • la deuxième fois c’est quand on a oublié qu’il a assassiné.

Il n’y aura pas de troisième fois.
Hier, au nom de la protection de la Révolution, on a kidnappé, torturé et exécuté des guinéens au nom de leurs idées, sans autre forme de procès ; sur la base de la loi du plus fort, la violence d’Etat.
Aujourd’hui, au nom de la protection du 3ème mandat et du changement de constitution, on a tué, kidnappé des innocents par des hommes en arme et en cagoule, pour les expédier dans des endroits de non droit, dont le camp de Soronkoni.

Il faut que ce système répressif et admiratif d’une révolution révolue s’arrête !

  • Soronkoni doit ouvrir ses portes pour lâcher prise.
  • Soronkoni, comme le Camp Boiro en 1984, doit refermer ses portes à jamais.

PLUS JAMAIS CA
L’AVCB