Certaines mesures de prévention contre la propagation du Covid-19 en Guinée sont foulées au pied dans plusieurs endroits de Conakry. Au quartier Simbaya-école dans la commune de Matoto par exemple, la distanciation sociale, le port du masque rendu obligatoire depuis le 18 avril, le lavage régulier des mains ou le regroupement de moins de 20 personnes sont peu observés, notamment chez les jeunes.
Il est fréquent de les voir regroupés en nombre autour du thé après la rupture du jeûne, en buvant avec les mêmes tasses et en partageant bien de choses, sans le moindre gêne, parfois jusqu’à minuit. Autant dire que le couvre-feu de 21 heures à 6 heures n’est plus de mise dans ce quartier, contrairement au début, où des patrouilles mixtes de policiers et de gendarmes sillonnaient la zone pour rafler les jeunes dans les rues ou les obliger à renter.
Il y a une semaine, a démarré, à l’initiative des jeunes du secteur de la mosquée centrale du coin, un tournoi de foot à l’image d’un championnat à plusieurs tours auquel prennent part six équipes des carrés du secteur. Chaque jour, dès 17 heures, deux équipes s’affrontent devant une foule de spectateurs dans la rue, sans précaution aucune. Même le port de masque qui était respecté ces derniers jours, a été rangé aux oubliettes. Joueurs comme spectateurs se frottent et se touchent comme si Covid-19 n’est plus une inquiétude sanitaire en Guinée ou a été déjà déclaré vaincu. « C’est un frère qui a eu cette initiative et nous l’avons accompagné pour créer un peu de mouvement dans notre quartier, car on ne peut pas jouer au foot sur les grands terrains. Donc, on essaye de nous regrouper pour créer un peu d’ambiance entre jeunes », a expliqué ML Kouyaté, l’un des organisateurs. Selon lui, la compétition se déroulera tout au long du mois de Ramadan, histoire d’occuper les jeunes.
Apparemment, les participants (joueurs et spectateurs) ne se soucient moins de leur santé, puisqu’après les matchs, la majorité ne pensent pas à se laver les mains avec de l’eau et du savon ou avec une solution hydro alcoolique. Ce tournoi a débuté depuis une semaine, il continue et fait fi des mesures sanitaires ordonnées par le goubernement. L’absence d’aucun cas de Covid-19 dans le quartier devrait pousser les jeunes à la prudence. Au moins ! Covid-19 se répand encore en Guinée, notamment à Cona-cris. Eh, oui !

Yaya Doumbouya