L’ANSS a annoncé, ce jeudi, 41 nouveaux cas positifs au coronavirus dans le pays. Ces cas ont été confirmés en laboratoire suite à des tests effectués sur un groupe de 404 personnes. Ce qui porte le nombre de cas détectés à 404 cas, 362 cas hospitalisés, 41 guéris, un décès hospitalier.

Le nombre de malades au Covid-19 explose. Jusqu’au 12 avril, la Guinée comptait une moyenne de 10 cas par jour. Depuis le 13 avril, avec ces 44 cas le 14 avril et les 41 de ce jeudi 15 avril, c’est 85 cas en 48 heures. C’est plus que le Sénégal qui n’a comptabilisé que 314 cas à date, pour 190 guéris. Soit un taux de guérison de 60,5 %. Notre bled, avec ses 404 cas pour 41 guéris est à 10,1%. Alors que le taux de guérison du Covid-19 est autour de 70% des malades selon l’OMS.

Le Prési Alpha Grimpeur prétendait pourtant qu’Ebola est une opportunité. L’aide internationale reçue pour la lutte contre Ebola semble n’avoir pas servi à reconstituer le système de santé. Le Centre de traitement épidémiologique de Nongo, qui était présenté comme un centre moderne a montré ses limites. En fait, ce n’était pas un centre de traitement, mais une tente : pas d’eau courante, pas de ventilation, pas même de toilette digne. Sans compter que sa capacité d’accueil est de 26 lits. Actuellement en « extension », il pourrait abriter jusqu’à 260 malades, alors qu’à date, le pays en compte presque le double. Le nombre de tests réalisables par jour est aussi minable, avec seulement 250 aux dires du ministre de la santé, Rémy Lamah. Ce qui a poussé l’ANSS et le ministère de la santé à limiter les tests de dépistage aux seules personnes présentant au moins deux signes au Covid19. Volontaires, s’abstenir. Alors qu’il a été prouvé plus un malade se fait dépister à temps, plus il a de chances de s’en sortir. En attendant des jours meilleurs, les Guinéens devront croiser les doigts.

La Sierra Leone tout près, martyrisé par Ebola au même titre sinon plus que la Guinée, a réussi pour le moment à limiter la propagation du virus sur son sol. Dès le début, les autorités ont durci les mesures : en plus des mesures barrières, les autorités ont fermé les frontières dès le 19 mars, alors qu’il n’avait pas un seul cas. Si la Guinée a aussi fermé ses frontières le 19 mars, elle comptait déjà des dizaines de cas. Trop tard. Maintenant voilà affaire !

Oumar Tély Diallo