Le 27 mars, Alpha Grimpeur a pris la décision de plonger le bled dans un état d’urgence sanitaire, pour lutter contre Covid-19. Trois jours plus tard, il renforce ces morsures et instaure un couvre-feu nocturne (21h – 5h) et d’autres restrictions, notamment la diminution du nombre de passagers dans les taxis et minibus. Ces mesures sont prorogées le 9 avril, pour 21 jours. Encore reconductibles.
Au début, le populo avait du mal à respecter ces mesures. Contraint de les respecter, une partie du populo de Cona-cris se voit inondée par l’Alphagouvernance de flics sans vergogne. Ce populo-là, c’est encore et toujours celui de la commune de Ratoma. Les usagers de la route Leprince sont livrés à une meute de flics, qui, par les temps qui courent, ont assurément les poches trouées. Une aubaine pour eux de se faire plein les poches, sur le dos des habitants considérés à tort ou à raison comme des opposants au Grimpeur et à son RPG aux couleurs très peu arc-en-ciel. Pour arriver à leur faim, des poings de contrôle sont installés autour des grands carrefours. Aucune possibilité pour le conducteur (taxi, moto ou véhicule de particuliers) d’y échapper. Toutes sortes d’infractions sont inventées. Les plus connues étaient l’absence de la carte crise, de la vignette et/ou de l’assurance (avec obligation de se soumettre à une assurance CEDEAO, même pour les motards qui n’ont aucune possibilité de circuler dans la sous-région).
Depuis les morsures instaurées par Alpha Grimpeur, d’autres infractions sont subitement apparues. Ce sont les motards qui en paient le prix fort. Sur l’absence de rétroviseurs, les flics fermaient les yeux. Mais depuis fin mars, s’ils ne trouvent aucun moyen de racketter le pauvre usager, ils se muent en agents de contrôle technique. A Enco5, ils y en a même qui ont commencé à vérifier les phares, les clignotants. C’est à peine s’ils ne vérifient pas les systèmes de freinage des motos. Tout cela pour avoir un alibi même reposant sur du sable mouvant, pour pouvoir racketter. Les verbalisations dépendent de la ténacité du proprio de l’engin. La Compagnie mobile d’intervention et de sécurité d’Enco5 aidant, les citoyens n’ont d’autres choix que de se plier. Quand l’engin atterrit dans la cour de la CMIS, le « fautif » paie pas moins d’une misère de 300 000 francs glissants. Sauf s’il a des « bras longs ». A défaut, il verse en catimini 100 000 francs glissants à l’agent qui l’a « pris ». Ce dernier s’éclipse comme si de rien n’était. Le pire, c’est que les agents sélectionnent ceux qu’ils interpellent.
Pour les chauffeurs de taxis qui se hasardent à prendre plus de 3 passagers comme le recommande la mesure, ils sont sortis de leurs tacots et jetés dans l’enceinte de la CMIS. Ils n’y sortent que quand ils paient en espèces sonnantes et trébuchantes. L’autre carrefour où les citoyens sont confrontés à un tel casse-tête, c’est au rond-point Bambéto. Là également, les flics ont effacé ceux de la routière. Ils se livrent à ciel-ouvert à toutes sortes de rackets.
Pendant ce temps, la fluidité est sans pareil sur les autres routes de la capitale, à l’image de l’autoroute Fidel Casse-Trop. En tout cas, sur le tronçon aéro-hangar Gbessia au pont 8 Novembre, aucune trace d’un point de contrôle, excepté la bande de flics habituellement au niveau du marché Madina. Même chose sur la Corniche-nord où du quartier Lambanyi au rond-point du Centre-émetteur à Kipé, il n’y a qu’un seul teuf-teuf des flics. Les usagers de la route Leprince, eux, continuent de trimer.

Yacine Diallo