La charité bien ordonnée commence ailleurs à l’époque de la révolution zigouilleuse. Attayer Maïga le savait. Ce Nigérien que la Guinée avait accueilli pouvait casser du Guinéen pour asseoir son confort, son prestige personnel et s’en vanter comme il le fait encore, aujourd’hui à l’ère du président Alpha Condé, que la révolution avait condamné à mort par contumace parce que déclaré cinquième colonne. Mais le destin veillait aussi.
Maïga ne se prive d’aucune arrogance lorsqu’il crache sur la mémoire de dignes fils de notre pays en traitant certains de griot avec dédain et répugnance, comme si c’était honteux que d’être griot; en tout cas, mieux vaut être cela que de naitre de père inconnu, ce qui ne manquait pas dans l’entourage immédiat de son idole, le président Sékou Touré (suivez mon regard).
La Guinée lui permet de garder cette insolence avec la complicité de certains pyromanes qui n’ont plus que cela pour entretenir leur fonds de commerce existentiel, pour ce qu’il leur reste à vivre de leur triste vie avec la fin atroce qui les guette avant de comparaitre devant Dieu, sans rédemption.
Maïga, l’étranger refugié attaque une partie de notre peuple dans sa culture composée de castes dont on ne peut se passer sans se renier.
Il n’est pas chez lui, donc peu lui importe, le dédain et le mépris sont juste bons pour nous et c’est bien fait pour les Guinéens.

Mais au juste, qui était Fodéba Kéita ?

Né à Siguiri, descendant d’une lignée authentiquement princière venue de Kangaba (Mali), son ancêtre fondateur de cette lignée en Guinée avait dû fuir Kangaba suite à un conflit de succession entre cousins germains ; ayant le malheur d’être l’unique enfant face à la multitude de cousins, ce prince n’a dû son salut qu’en se réfugiant dans une contrée entre Kangaba et Fadama en Guinée, car sa tête était mise à prix par ses cousins ; puis fut recueilli et caché par une famille de griots Kouyaté qui le protégea des années durant et lui donna femme, point de départ des liens de mariage entre cette lignée de Kéita et les griots de la contrée.
C’est ce qui est monté en épingle aujourd’hui par certains esprits se déclarant progressistes.
Un Kéita peut faire du théâtre par goût de l’art et de la culture sans devenir griot.

Les hauts faits

-Avant l’indépendance, les Ballets Africains de Kéita Fodéba était le principal support du budget national à l’indépendance.
-Les premiers voyages officiels essentiellement financés par lui.
-Accords Guinée/Ghana.
-L’Ambassade de France rue de la faisanderie à Paris dans le 16ème.
-Les premières armes de l’armée guinéenne d’origine Tchèque (donation).
-Prise en charge des premiers salaires de l’armée guinéenne.
-Financement allemand d’une usine militaire (chaussures-tenues) au quartier Tannerie.
-Les premiers enregistreurs de marque Nagra.
A propos du don relatif à l’Ambassade de Guinée en France sise à Paris, l’acte notarié fait mention d’une condition majeure, précaution prise par Kéita Fodéba, à savoir « le bien immobilier objet des présentes ne devra en aucun cas faire l’objet d’une vente, de tout acte de disposition, aliénation … n’est pas hypothécable ou servir de garanti pour toute créance … il appartient exclusivement au patrimoine de la République de Guinée etc. … »
Cette précaution juridique prise par le généreux donateur a eu le don de préserver notre Ambassade de toute aliénation future, geste éminemment patriotique pris par Kéita Fodéba que l’on conspue aujourd’hui. Aidez-moi à comprendre !
J’avais écouté et enregistré Maïga lors d’une interview faite avec feu Sékou Mady Traoré de Radio Soleil. Cette fois, il change de version, son fiel haineux contre Ismaël Touré s’est grandement atténué. Pourquoi ?
Entre le premier numéro avec Ansoumane Bangoura et le second, il est plus prudent et moins précis; en effet en parlant de Tounkara Jean Faragué, il avait dit que ce dernier avait obtenu de Siaka Touré une rame de papier et cinq bics ; peut-être que la dotation venait de Maïga pour être aussi précis.
Cette fois, il est plus prudent dans la précision. Je ne vois pas comment des éléments engagés de la fameuse cinquième colonne ont pu faire pression sur le PAIGC pour obtenir le transfèrement de leurs prisonniers de Mamou à Conakry; s’agissant d’un acte hautement militaire, seul Sékou Touré pouvait avoir cette autorité. Le discours est nettement romancé. D’ailleurs, ce transfèrement s’est fait contre l’avis d’Amilcar Cabral qui se rendait en Chine.
S’agissant de Portos sur lequel il crache avec haine, était-il présent pendant les interrogatoires pour affirmer que ce dernier n’a pas été torturé ? Après neuf ans de réclusion purgés par Portos, Maïga devait être sans doute présent à la sortie de ce dernier et noter que Portos n’avait aucune marque de torture. Peut-être que Maïga était aussi chargé d’examiner tout prisonnier pour relever les traces de tortures.
S’agissant de Barry Diawadou, l’éminent musulman, quelle mansuétude de la part de Sékou Touré qui a cru bon de l’envoyer en Egypte pour améliorer ses connaissances en Coran et avec Al Azaar à côté, c’était la totale ! Diawadou Barry, ce fils du grand Timbo, né dans le Coran, aurait besoin de se perfectionner, aux dires de Maïga. Quel culot ! Ce manque de décence me laisse sans voix.
Les meilleurs étrangers venus prêter main forte à la Guinée, ne sont pas restés lorsqu’ils ont compris ce qu’était la révolution de Sékou Touré. N’est resté en Guinée que la lie comme Maïga, un sans famille.

Attayer Maïga, le réfugié nigérien, conte et l’Histoire raconte

Ce Nigérien croit être le seul détenteur de la vérité historique qu’il administre au gré d’une haine qui trahit beaucoup de frustration, plutôt que de se consoler dans les bras du PDG actuel en y militant sainement. Il aurait préféré jeter son dévolu sur le RPG toute honte bue ; manque de peau, ce parti sans doute bien averti de ses méthodes malsaines, prit la précaution de dérouler un cordon sanitaire. L’âme damnée du Président Sékou Touré était bien cet Attayer Maïga. C’est lui qui le dit fièrement. Ne relevait-il pas exclusivement du Secrétaire Général du parti qui l’avait placé au-dessus de toutes les instances politico-administratives ? Aidez-moi à comprendre !
Maïga Attayer n’a pas dit toute la vérité. Il est certain à présent que c’était lui, le Raspoutine du Responsable Suprême de la Révolution. Comment, en période de plein embargo sur la Guinée, à la veille de l’indépendance, un télégramme a pu parvenir à Sékou Touré indiquant la remise du colis Maïga, le paria du colon pour une destination très précise en territoire guinéen, un colis encombrant mais encombré d’une cantine de livres précieux, s’il n’était qu’un agent infiltré de la France d’alors dont le but aurait été d’éliminer toutes les élites du pays afin que l’on ne s’en sorte pas ? C’était un plan infaillible car on peut toujours tout reconstituer sauf les cerveaux. Pauvre Guinée !
Sékou Touré était le seul mandataire du peuple, de quel droit donc pouvait-il transférer un pouvoir aussi étendu à un étranger que le peuple ne connaissait pas ? Que se disaient-ils sur le dos du peuple ? Raspoutine Attayer Maïga, comploteur en chef contre le peuple de Guinée, nous aura bien eus.

La Guinée aux larges bras, tellement larges qu’elle accepte du tout et accepte tout

Je ne vois pas comment un étranger, fusse-t-il naturalisé pour services rendus, pourrait insulter des élites et figures historiques, citoyens du pays d’accueil dans lequel il persiste à vivre en dépit des bouleversements politiques guère à son goût, sans être inquiété. Aucun pays n’aurait accepté pareil outrage.
Pour ce qui est du Niger que je connais bien pour y compter une belle famille, celle des Mayaki, je ne vois pas un Guinéen se permettre ce que Maïga s’autorise à faire chez nous, en ramant à contre sens du leadership politique actuel qui prône l’apaisement, voire la réconciliation nationale. Aidez-moi à comprendre cette posture de pyromane !
Si c’était fait dans l’intérêt de l’Histoire à enseigner à la jeunesse, Maïga n’aurait pas menti en romançant son conte qui varie au gré du vieillissement de ses méninges. Vu son grand âge, il aurait dû se garder d’être insolent comme le ferait un vulgaire voyou. Pareil vocabulaire ne sied pas à la sagesse du vieillissement.
A ce propos, je m’excuse déjà auprès des lecteurs, puisque mon éducation m’impose un langage plus parcimonieux, mais il est question d’un homme qui piétine avec dédain la mémoire des personnes suppliciées de la manière que l’on connait, ou de rescapés, pères de famille, encore vivants et bien chez eux, eux, en République de Guinée.
Attayer Maïga qui disposait d’un blanc-seing absolu, du Président Sékou Touré, pour détenir des papiers vierges cachetés et signés d’avance par le responsable suprême, à charge pour Maïga d’écrire sur n’importe qui, n’importe quoi, assuré d’avance que ce serait adjugé puisque validé déjà.
En somme, il était aussi puissant que le Président, avec la même force de frappe. Il le dit si bien, même la décision de revêtir la dénomination de responsable suprême ne fut prise que par trois personnes, toutes étrangères : l’Ambassadeur de Cuba, Attayer Maïga, Béhanzin. Ceci aurait mis fin au conflit de leadership entre Sékou Touré et son demi-frère.
Les mentors absolus de Sékou Touré. Tous des étrangers, ses âmes damnées. Encore une affabulation pour crédibiliser son histoire. Avec beaucoup d’aplomb, il accuse Fodéba Kéita d’assassinat sur la personne de Kéléti Touré, jeune frère de Mamadou Touré dit Petit Touré. Ce qui devrait lui valoir une procédure car il va bien falloir qu’il prouve pareille allégation. Kéléti Touré a de la famille. Fodéba en a également. C’est donc très grave.
De quoi s’agit-il ? Nous sommes en 1965. La Constitution de 1958 prônait le multipartisme intégral. Forts de cette embellie juridique et encouragés par Sékou Touré même qui promettait de financer tout parti qui entrerait en compétition avec le sien, Petit Touré, un homme d’affaire prospère résidant en Côte d’Ivoire, des industriels comme Baïdy Gueye, etc … revinrent au pays avec enthousiasme, non pas parce que poussés par Houphouët Boigny qui aurait gardé une dent contre Sékou Touré pour avoir choisi de voter « Non ; » toujours selon Maïga, Houphouët aurait saisi le fait que Petit Touré soit un descendant de Samory Touré, pion rêvé et tout trouvé pour déstabiliser son cousin de Président. La mythomanie de Maïga bloque à cet endroit, alors que les faits ne sont que rationnels : la Constitution de 1958, l’encouragement du Président Sékou Touré, la création d’un parti dénommé le PUNG, dont les documents sociaux ont été essentiellement rédigés par Tounkara Jean Faragué, « le cerveau coopté pour concevoir un autre projet de société adossé à un programme libéral. Ce qu’autorisait et la constitution et le leadership du moment, non encore pollué par les agissements obscurs du Raspoutine Maïga.
Une autre donnée majeure fut le rôle joué par Keïta Fodéba qui était alors ministre de l’Intérieur, chargé de délivrer les agréments et récépissés d’existence de tout parti. Mais, c’était sous-estimer le rôle obscur d’un Maïga qui a dû être à l’origine de ce revirement.
Les commerçants constituaient une couche qui serait difficile à dompter. Ceux que Sékou appelait la « bourgeoisie des compradores » reçurent un premier électrochoc avec la loi-cadre de 1964 ; mais le parti de Petit Touré était agréé par le ministre de l’Intérieur du moment, Fodéba Keïta ; ce qu’on lui fera payer 4 ans plus tard. C’est tout aussi simple sans avoir à inventer des arguments tirés par les cheveux.
Les relations de « Je t’aime, moi non plus, » entre Houphouët Boigny et son jeune frère n’ont jamais été défectueuses jusqu’à sa mort ; à preuve, Sékou Touré était l’exécuteur testamentaire d’Houphouët. Cette confirmation a été donnée lors du deuxième procès que j’avais intenté à Kaloum sur une question posée par mon avocat, Maître Destephen : « Pouvez-vous nous donner le nom de l’exécuteur testamentaire du Président Houphouët ? » arme fatale qui prouvait à souhait que les relations des deux hommes n’étaient pas aussi exécrables comme on veut le prétendre.
Tout ceci est relaté dans mon livre intitulé « L’infernal quadrille ». Maïga, qui n’appartenait ni à la police, ni à la DST, encore moins au corps judiciaire, ne détient aucun document pour asseoir ses accusations. Sa parole se suffit à elle seule. Aidez-moi à comprendre !
Quand même feue Allamdya, la veuve de Petit Touré, une Nigérienne comme Maïga, a témoigné dans un publi-reportage organisé par ma sœur Madame Mayaki Mariame, n’avait porté aucune accusation sur Fodéba Kéita quant à l’assassinat de son beau-frère. Dans ce publi-reportage, un témoignage acéré d’un ancien membre du PAI, syndicaliste de son état et député nigérien, avait témoigné lui aussi sur ce que devint la révolution de Sékou Touré à laquelle ils croyaient tous au départ.
Attayer Maïga gagnerait à arrêter son jeu dont les Guinéens n’ont cure. Je lui conseillerai à l’âge qu’il a, de se mettre en ordre de bataille pour faire face à Dieu, car tout se paie ici-bas et dans l’au-delà.

Me Aminata Barry
Notaire