Depuis quelques temps, des « Donzos », en français chasseurs traditionnels (dans l’espace mandingue), improvisés en agents de sécurité, se baladent dans le grand marché de N’Zérékoré, capitale de la Guinée forestière. Selon Amaragbè Cas-marrant, le prési de la chambre régionale du commerce de N’Zaly, ces hommes avec fusils de chasse, cauris et cornes, ont été sollicités par le pouvoir pour prêter main forte à une société de gardiennage du marché. Cela ne semble pas convaincre le GOHA (Groupe organisé des hommes d’affaires).
Le 13 avril, dans une déclaration, le GOHA a condamné le «recrutement» de ces chasseurs traditionnels et a estimé que leur présence à N’Zérékoré «ne présage rien de bon.» Selon l’organisation, ces hommes n’inspirent point de confiance, car ils se sont illustrés lors des violences qui ont secoué le buisson de N’Zérékoré lors des sélections législatives et du référen-drôle du 22 mars dernier. «Comment ceux-ci peuvent apporter la sécurité là où ils ont semé le chaos ? N’y a-t-il plus de services officiels de défense et de sécurité à N’Zérékoré pour qu’on confie cette mission aux Donzos? Mais cela ne doit pas nous étonner. Régulièrement, on les voit assurer la sécurité au plus haut niveau. A ce rythme, on les retrouvera comme chargés de sécurité à tous les points stratégiques du pays».
A en croire le prési du GOHA, Mohamed Chérif Abdallah, le responsable de la Chambre régionale de Commerce du buisson de N’Zérékoré, a violé la loi : « Son institution est un établissement à caractère administratif et social et ne peut en aucun cas se substituer aux collectivités locales. Pour cela, je le renvoie au Code des collectivités locales en son article 29 qui stipule que les compétences propres des communes sont regroupées dans les domaines suivants : la sécurité, l’environnement et le cadre de vie (hygiène et salubrité). » Un poing, c’est doux !
Le GOHA a enfin invité Amaragbè Camara, le président de la chambre de commerce préfectorale de N’Zérékoré à mieux « s’approprier les missions de son institution». Il estime les prési préfectoraux et régionaux de chambre de commerce risquent d’être poursuivis pour complicité dans la violation de la loi régissant les entreprises de gardiennage. Ça commence !

Yaya Doumbouya