La pandémie de coronavirus a fortement impacté la libre circulation des personnes et des biens à travers le monde. Fermeture de frontières, restrictions de voyage sont entre autres mesures prises par les Etats. L’objectif est de limiter la propagation du Covid-19. En Guinée, depuis la fermeture officielle de l’aéro-hangar de Cona-cris Gbessia le 23 mars dernier, les expatriés et les binationaux (européens surtout) en séjour en Guinée, s’impatientent de rentrer. Après plusieurs démarches infructueuses auprès des autorités, ils ont manifesté nombreux ce 4 mai devant l’Ambassade de France à Conakry. Français, Allemands, Belges, Luxembourgeois, Portugais, excusez du peu, entendent à travers cette manif, attirer l’attention de l’Ambassade de France et autres représentations diplomagiques européennes sur leur calvaire.
Amadou Diarra, détenteur d’une double nationalité (guinéenne et française), au micro d’un confrère a dénoncé le fait que de nombreux binationaux et expatriés soient bloqués en Guinée à cause du Covid-19, à l’origine de la fermeture des frontières aériennes. «Aujourd’hui, on n’est écouté ni par Air France ni par l’Ambassade de France. La semaine dernière, on était là aussi lorsque l’on nous a demandé de dresser une liste par nationalité, plus d’autres personnes qui ont des cartes de résidents en France. On a fait la liste tout en faisant la part des choses. Malheureusement, la liste est restée lettre morte», ajoute-t-il. Selon lui, ils sont plus de 200 personnes, y compris des Américains, à démarcher au quotidien devant l’Ambassade de France et devant le siège d’Air-France à Cona-cris, en vue d’obtenir ne serait-ce qu’un vol humanitaire, pour les rapatrier en Europe. Ils n’y voient que dalle !
«En avril, je n’ai pas eu de salaire. Pourtant, j’ai des charges à supporter. J’ai ma femme et mes enfants en France. Beaucoup d’autres parmi nous sont dans la même situation. Il y en a des détenteurs de cartes de séjour qui arrivent à expiration. Il y en a qui sont restés là, le passeport n’est plus bon. Pourtant, ce n’est pas compliqué. On peut programmer un vol humanitaire qui peut rapatrier tout ce monde», plaide Diarra.
Reste à savoir si Air-France et la France entendront leur cri de cœur.

Yaya Doumbouya