Le mois saint de Ramadan tire à sa faim. Ses dix derniers jours sont les plus importants, selon le Coran et les paroles du Prophète Mohammad (Paix et Salut sur Lui) rapportées par ses Khalifes. Chaque 26ème jour du jeûne du Ramadan correspond à la nuit du destin (Laylatoul-Qhadr), la plus recherchée des nuits par les fidèles musulmans pendant le mois saint. A cause, bien sûr, des multiples biens faits qu’elle renferme pour le croyant. Sa grâce équivaut à mille mois, selon la sourate Qhadr. D’habitude, c’est dans la ferveur, la dévotion et la discipline que les musulmans se rendent à la mosquée, en petits groupes, pour y rester de minuit à l’aube, en train de prier, lire le saint coran, faire des invocations divines dans l’intention de se faire pardonner les péchés et surtout l’espoir d’une meilleure récompense par le Créateur Suprême qui Seul mérite les louanges.
Ce que l’on pourrait qualifier de cérémonie religieuse nocturne est souvent bien organisée dans certaines moquées des quartiers de Cona-cris et de l’intérieur du bled. Dans la plupart des cas, les organisateurs font preuve de générosité en offrant du manger et du boire (surtout le café et le thé) aux croyants qui les dégustent avec plaisir, pour qu’ils passent une bonne veillée. Ceux qui dirigent les prières nocturnes sont pour la plupart des jeunes qui ont mémorisé ou qui ont une parfaite maîtrise du noble coran. Ils se succèdent, pour faire prier. Ces prières qui se font en position débout durant des heures exigent beaucoup d’énergie, du courage et de la volonté chez les fidèles. Cette manière de célébrer la nuit du destin trouve assez d’échos favorables auprès de la nouvelle génération.
Il est toutefois regrettable de constater que cette année, à cause des morsures sanitaires imposées par le gouvernement à cause du coronavirus, les musulmans ne pourront pas la célébrer dans les mosquées. Elles sont toujours fermées, pour le respect des mesures barrières. En nombre réduit, ils peuvent bien le faire à domicile avec les membres de leurs familles. «Comme d’habitude, j’aurai bien voulu faire cette célébration à la mosquée, mais à cause de la crise sanitaire en vigueur, nous ne pourrons pas le faire. Qu’Allah soit loué ! Il était bien préférable de le faire à la mosquée, parce que c’est l’endroit le mieux indiqué. Mais à défaut, il nous est autorisé de le faire à la maison avec les membres de la famille en toute sécurité. L’essentiel est que Le Très Haut agréé le jeûne que nous observons présentement et nos prières que nous effectuons. Qu’Il nous pardonne nos péchés et fortifie surtout notre foi», prie un père de famille.
Soulignons de passage que la manière de célébrer actuellement la nuit du destin semble bien différente de celle des anciens, notamment dans la région du Foutah. Un changement qui s’expliquerait, selon plusieurs musulmans, par la montée de la secte des « Wahabits » en Guinée.
Les anciens ont tout intérêt à conserver leurs pratiques. Ceux qui prônent aujourd’hui pour la nouvelle pratique de l’Islam en fonction de l’évolution des temps ont aussi leur raison. La différence ne se situe que dans la forme, l’essentiel c’est bien le rayonnement de la religion du Prophète Mohamed Paix et Salut sur Lui. Bonne fête, par anticipation à tous les musulmans de Guinée et du monde. Qu’Allah nous débarrasse de la pandémie Covid-19, dans les meilleurs délais !
Rappelons de passage que le Secrétariat des affres religieuses et le mystère de la Ponction publique ont décrété la journée de demain mercredi, férié, chômé et payé sur toute l’étendue du trottoir national. Il en a été toujours ainsi, au lendemain de la célébration de la nuit du destin.

Bah Mamadou et

Mamadou Siré Diallo