Le 12 mai à 9 heures, une manif a éclaté dans la préfecture de Coyah, à 50 km à l’est de Cona-crime. Elle est partie du point de contrôle routier de Friguiadi (Coyah) avant d’entraîner une protestation générale jusqu’au centre-urbain de Coyah. Selon de sources hospitalières citées par des con(.)frères, trois manifestants ont été tués par balles, une vingtaine de blessés enregistrée. D’aucuns parlent de 4 morts, dont une nounou.
Origine de la manif ? Des habitants de Coyah se disent agacés par les exactions auxquelles se seraient livrés flics, pandores et bidasses (déployés dans le coin il y a 3 jours). Ils ont exprimé leur l’obole. Les manifestants ont investi le point de contrôle de Friguiadi à coups de jet des pierres. Ils ont aussi brûlé des pneus, érigé des barricades sur la route nationale No 1, de Friguiadi à la commune urbaine de Coyah, sur une distance estimée à plusieurs kilomètres. S’en est suivie une réplique des farces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène. Selon un con(.)frère joint au téléphone, les agents de sécu-raté ont également tiré des balles réelles, blessant plusieurs manifestations. «Il y avait des policiers et des gendarmes au barrage de Friguiadi, mais depuis trois jours, ils avaient été substitués par les bérets rouges qui règnent en maître absolu. Ils bloquent tout : les marchandises, les gens, les autorités préfectorales et sous-préfectorales. Ce qui a soulevé la colère de la population qui a envahi ce matin ce barrage avec des jets des pierres. Les militaires ont répliqué à coups de gaz lacrymogène, accompagné des tirs à balles réelles. Cinq personnes ont été touchées par balles, parmi lesquelles, il y a des morts », rapporte un journaleux. La circulation est complètement bloquée, des tirs entendus dans la ville de Coyah et plusieurs de ses ruelles barricadées. «Partout, il y a des blessés à l’hôpital ». La gendarmerie de Manéyah a été mise à sac, ajoute une source.
En outre, selon un communiqué cosigné le 5 mai par les ministères des Transports et de la Santé dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, les barrages de Bawa sur l’axe Conakry-Boké, de Wonkifond sur l’axe Conakry-Forécariah et de Kouriah sur l’axe Conakry-Kindia sont chargés de filtrer l’entrée et la sortie de Conakry. Mais plusieurs autres check-points qu’ignore la population de Coyah sont concernés, à commencer par celui de Friguiadi. «Le barrage de Friguiadi n’a pas été cité par les autorités, les populations sont surprises de voir des policiers et des gendarmes y ériger un barrage qui commettent trop d’exactions», explique un habitant, joint au téléphone. Pour lui, les gens ne reconnaissent que ceux de Kouriah et de Wonkifong.
Au moment où nous allions sous presse, les autorités de Coyah étaient en « réunion d’urgence» pour discuter de la situation.

Yaya Doumbouya