Depuis un certain temps, l’atmosphère est polluée au mystère des Scores, de la Cultures du Manioc et du Patrimoine Histo-risque. Une histoire de sous que ce Département avait pris le malin plaisir d’accorder à certaines anciennes gloires du monde du football et de la culture commence à mal remonter à la surface. Depuis l’officialisation du sevrage, pleins d’anciens footballeurs et d’artistes montent au créneau pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un oubli savamment orchestré par des cadres (en bois) du ministère, parmi lesquels, le tout puissant Bantama Show.
Face à la contestation, celui-ci, ses compagnons et ses sous-fifres ont jugé nécessaire d’expliquer, à l’issue d’une conférence de stress tenue au ministère des scores, les critères qui auraient prévalu dans le choix des ‘’gloires’’ bénéficiaires du jackpot. Bantama en a profité pour décocher des verts et des pas mûres à l’endroit de certains contestataires: «Aujourd’hui, qui peut comparer Chérif Souleymane, ballon d’or africain, à un sportif guinéen ? Si on donne 5 millions à Chérif, moi je dis que c’est même insignifiant. Le Président Alpha Condé répare ce qu’il n’a pas gâté. Les gens devraient féliciter le ministère et le gouvernement. On a dit que c’est un début, ce qui est choquant, c’est que les gens ont eu la possibilité de faire ce qu’on a fait. Ils ne l’ont pas fait. Nous on le fait ils sortent pour dénoncer.»
Sauf que dans ce show ministériel, quelqu’un s’est senti particulièrement titillé. Au poing d’avouer ne pas comprendre tout le sens de cette nouvelle Bantamania. Aboubacar Titi Camara, lui aussi ancien ministre des Scores qui, en plus, a fait briller le football guinéen jusqu’au début des années 2000, a décidé d’élever la voix. Quand tu danses avec un aveugle, dit-on en Afrique, il faut le piétiner de temps en temps pour qu’il sache que tu es là.
N’étant pas sur la fameuse liste des anciennes gloires, l’ancien sociétaire de Liverpool n’y est pas allé de main morte pour répondre : «Ce n’est pas un démagogue parachuté qui viendra diviser la famille du football. Nous avons du respect pour nos aînés. Je ne chercherai jamais à me comparer à El Hadj Chérif Souleymane qui a été ballon d’or en 1972, qui a représenté dignement la Guinée. Il a été mon sélectionneur, mon instituteur et il est de la même génération que ma mère. Je ne peux pas me permettre de me comparer à lui. Quand un imposteur parle, il y a des ministres, on ne peut pas les comparer. Mama Tounkara était là en 77, elle a remporté la Coupe ave le Hafia 77. Il y a aussi Toumany Sangaré, ce monsieur-là peut se comparer à eux ? Qu’on arrête ! Le football guinéen ne se résume pas qu’au Hafia 77. Bantama a une haine viscérale contre ma personne. Mais Bantama et moi, c’est comme si vous compariez une Porsche et un Magbana».
Abdoul Karim Bangoura, AKB, n’a pu éviter de s’inviter dans la danse. Il s’est mis à Bantamâter de tous les côtés : «C’est regrettable d’avoir des plaisantins comme ça, ils méritent bien leur nom, ce sont des imposteurs. Je me demandais même ce que le ministre Titi faisait comme conseiller des plaisantins comme ça. Moi, en tout cas, je n’attends rien de ces imposteurs. On ne peut pas dire du n’importe quoi sur tout le monde, tout simplement parce qu’on est ministre.» Ah, oui ? Ce n’est pas tout le monde qui le sait. Wallahi !
Yacine Diallo