Le 29 mai, le prési de l’INIDH (Institution nationale indépendante des droits de l’Homme), Alya Diaby, avait conditionné la libération des militants du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), à la reconnaissance de la nouvelle Constitution. «Pour le cas des détenus du FNDC, nous aurions été plus à l’aise si cette organisation n’avait pas déclaré qu’elle ne reconnaît ni la Constitution, ni les institutions. Si cette déclaration était retirée, nous serions bien placés pour défendre leur cause. Il y a ce préalable qui est un minimum qui n’est pas mince». Le prési de l’INIDH avait ainsi conditionné la libération des militants du FNDC. Ce préalable a suscité l’indignation des acteurs politiques et sociaux réunis au sein du Front. Ce lundi 1er juin, Alya Diaby a fait un rétropédalage. Selon lui, ce n’était qu’un souhait qu’il a exprimé et non une condition : «J’ai dit que notre institution est disponible à toute initiative dans ce sens. Mais pour nous aider, il serait souhaitable que les membres du FNDC reconsidèrent certaines positions. Il n’a pas été question de poser des conditions. C’est un souhait que j’ai émis. Il se trouve que je ne veux pas être une partie du problème que je cherche moi-même à résoudre.»
Il a rappelé que l’INIDH avait réalisé un monitoring dans les prisons guinée-haines et «nous avons été les premiers à constater la surpopulation carcérale, les maladies de toute nature. Le rapport existe. Donc, si on demande aujourd’hui de mutualiser les efforts pour obtenir la libération des détenus pour des raisons humanitaires et sanitaires, on ne sera pas contre (…) je ne veux pas entrer dans des polémiques, parce que je ne veux pas être moi-même une partie du problème», indique-t-il, à des confrères.
Reste à savoir si ces explications pourront convaincre les défenseurs de la Constitution de 2010.
Yaya Doumbouya