En annonçant aux journaleux, le 9 juin dernier, que le Collectif des anciens membres du Conseil national de la transition n’est plus membre du FNDC, Aboubacar Dansoko qui se réclame secrétaire exécutif du mouvement, n’avait sûrement pas imaginé que les conséquences allaient lui retomber en pleine figure. Après la contestation sur le champ du doyen Souleymane Diallo, ancien patron de la commission Communication du défunt CNT, c’est au tour d’autres poids lourds de l’institution de relever les Dansokonneries de monsieur Aboubacar.

Pascal Sandouno, dirlo du Collectif et ancien secrétaire gênant de la Commission constitutionnelle du même CNT, déplore : « L’attitude notre collègue étonne à plus d’un titre. Nous sommes très surpris qu’il mêle ses opérations de manipulation au Dr. Morlaye, (un autre membre du CNT), alors que celui-ci n’est pas partant. C’est très regrettable. Je crois que notre collègue est en train de vivre des problèmes qui lui sont internes. Les membres du collectif se sont élevés contre sa déclaration. Il a commencé à s’infiltrer dans les mailles du pouvoir à l’insu de tout le monde. Il faisait des propositions qui ne convenaient pas ».

Pour justifier sa prise de position, Aboubacar Dansoko a accusé le FNDC et son leader de gestion cavalière. Faux, selon Pascal Sandouno : « Dansoko et moi avons été désignés pour assister à toutes les réunions du Front. Mais la plupart des rencontres il s’excusait…Un jour il s’est pointé à une de nos réunions pour dire que la façon dont le FDNC est géré ne lui convenait pas. Je lui ai dit alors qu’on allait rencontrer M. Sanoh. Quand on l’a fait, j’ai été très étonné par l’intérêt particulier qu’Abdourahmane .Sano et son entourage ont porté sur nos préoccupations. Dansoko a trouvé à redire. Selon lui, c’est un manque de respect que de fixer une rencontre à 9h. Mais la coordination porte une attention particulière au collectif ».

Pascal Sandouno croit connaître ce qui a poussé Aboubacar Dansoko à ramer à contre-courant du collectif des membres du CNT. « Il nourrissait le secret espoir d’être candidat aux législatives. Pour gagner la confiance de ses nouveaux mentors, il a dû hypothéquer son appartenance au Collectif et vendre la peau de l’ours très cher. Il a eu des rencontres secrètes avec certains membres du gouvernement auxquels il aurait promis d’éteindre la flamme de la contestation qui est allumée actuellement. Ses rentrées à la Présidence de la République ont dû soulever des espoirs parce que l’on m’a appelé moi-même pour me dire qu’ils ont rencontré des membres du CNT et que je gagnerais à me retirer du Collectif et du FNDC pour rejoindre le parti présidentiel. Dansoko est allé jusqu’à dresser une liste des membres du Collectif à leur insu. Je leur ai simplement dit que ce genre de questions ne se règle pas de cette façon-là. M. Dansoko a tout fait pour que je rencontre le Premier ministre, j’ai refusé ».

Selon Pascal Sandouno, Aboubacar Dansoko continuerait à avoir des rencontres, notamment avec des cadres en bois du mystère de la Sécurité et de la protection si vile. Libre à lui. « De grâce, qu’il nous laisse choisir librement là où nous voulons aller, ou ne voulons aller. Au moins, ça, » insiste Pascal Sandouno.

Yacine Diallo