Rien ne semble plus aller entre les travailleurs de Conakry Express ‘’le train de la banlieue’’ et leur directeur. Depuis un certain moment, les travailleurs se battent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, mais rien ne bouge. La goutte qui a fait déborder le vase serait une sortie médiatique récente du directeur qui aurait déclaré dans une radio de la place que les « travailleurs ont préféré l’augmentation de salaire aux contrats ».
Ibrahima Camara, technicien porte-parole des travailleurs, nie en bloc et explique que ses collègues et lui, ont depuis un moment, soumis un mémo au ministre des Transports, Zagamord Scylla, relatif « au paiement des arriérés de salaire de plusieurs mois, l’obtention d’un contrat à durée indéterminée, la formation continue, les équipements de protection individuelle etc. Le ministre, à travers son chef de cabinet, a donné une suite favorable à la lettre ». Après moult négociations, tout semblait être sur les rails. La situation des travailleurs allait être réglée. « Mais suite à cette sortie du directeur, on a compris que malgré les souffrances que nous avons menées dans la société, ils n’ont pas la volonté de régler notre situation. Nous pensions qu’après l’entretien dans le bureau du chef de cabinet du ministère des Transports, les choses allaient changer. Mais nous sommes déçus, même si nous ne perdons pas espoir ».
Ibrahima Camara a rappelé qu’en 2018, les travailleurs du Conakry-Express ont mené une grève qui leur a permis de signer des contrats à durée déterminée de 3 mois, sous l’arbitrage de l’inspection générale de travail. « Après cela, nous sommes retournés pour une réunion à l’inspection générale de travail pour les mêmes revendications. A l’issue de la réunion, le directeur a refusé de signer le procès-verbal ». Le porte-parole des travailleurs de souligner que depuis 2010, les travailleurs de Conakry Express accumulent sans cesse des arriérés de salaire « Récemment, malgré 11 mois d’arriérés de salaire, les autorités n’ont reconnu que 3 mois d’arriérés. Nous avons accepté cela ».
Joint au téléphone le directeur du chemin de fer, Badra Yoras, a estimé que les travailleurs ont mal interprété sa sortie médiatique. « J’ai dit que l’augmentation de salaire a retardé la signature des contrats. Tous les contrats étaient à l’inspection générale de travail. Il y a un an ou deux ans même, il devait comparer si effectivement le type de contrat devait être utilisé dans tous les services. Et effectivement l’inspection de travail l’a contredit. Il était question maintenant de commencer à signer sous leur contrôle. Ils ont demandé de procéder à une petite augmentation pour avoir un contrat définitif avant de signer. D’augmentation en augmentation, on a presque doublé les salaires. Mais pour la signature, depuis ce moment, les travailleurs n’en ont plus parlé, sinon les contrats existent. Chacun peut, à n’importe quel moment, signer son contrat. » Pourtant, comme dirait le chanteur, la porte ne s’ouvre pas.
Ibn Adama