La malédiction continuera de nous rattraper dans tous les domaines notamment le football, tant qu’on ne récompense pas le mérite! En tout cas, rien est encore tard, il est temps pour le gouvernement guinéen à travers son département en charge des Sports de récompenser et de célébrer enfin nos anciennes gloires du Syli et de la légende, Hafia qui sont des joueurs qui auront remporté des trophées, mais aussi des joueurs qui auront mouillé vainement le tricolore national à travers tout le continent et dans le monde.
En tout cas, au lieu de faire des guéguerres inutiles en faisant des communications et des communiqués à l’encontre de certains internationaux du Syli des années 90 et 2000, le ministère de tutelle devrait s’occuper de choses plus sérieuses. Il doit réorganiser notre sport, construire des infrastructures sportives et reconnaître les performances des athlètes durant leur carrière surtout de leur vivant. Le temps file et aujourd’hui rares sont des jeunes nés entre 80 et 90 qui connaissent le célébrissime Hafia 77, premier triple champion du continent en ce qui concerne la Coupe des clubs champions et ses joueurs. Tout comme la génération de Aboubacar Sidiki Camara dit « Titi ». Cependant, si vous leur posez la question sur les joueurs d’autres pays, ils connaissent un à un tout le monde. Pourtant, quand on a parlé du football africain dans les années 60 et 70 jusqu’aujourd’hui, c’est parce qu’aussi il y avait des guinéens qui y ont montré leurs talents dans tous les stades du continent et que les adversaires n’oublieront jamais.
En guise d’exemples, nous prenons Chérif Souleymane, 2è ballon d’Or africain en 1972; Maxime Camara et Ibrahima Sory Keita dit « Petit Sory », deux des meilleurs ailiers d’Afrique qui faisaient partie des meilleurs à leurs postes dans le monde. Connaissez-vous l’histoire? Sûrement non! Dans les années 70 Petit Sory a été sélectionné et a joué dans la même équipe du monde que le Roi Edson Arantes Donascimento dit « Pelé ». Que dire aussi d’Abdoulaye Bernard Sylla qui est incontestablement l’un des meilleurs gardiens de but que l’Afrique ait connus durant les années 70, comme le tunisien Attouga, le nigérian Okala, le zaïrois Pomby, le congolais Matsima et le malien Mamadou Keita. Ses performances sont encore inégalées ou presque: il est le premier gardien de but sacré triple champion d’Afrique des clubs; il a joué les 10 finales de la coupe continentale des clubs champions. La jeune génération ne le savent pas. Par contre, l’ancien Président algérien, Houari Boumediene, lui, le connaît très bien. Puisque le gardien guinéen l’a fait fuir à la loge officielle au soir du 18 décembre 1976 lors de la finale retour Mouloudia d’Alger-Hafia de Conakry, au complexe du 5 juillet à Alger. Lorsque Bernard a bloqué un penalty en cours de match, ivre de colère, le Chef de l’État algérien a immédiatement quitté la loge officielle. Ce même gardien aura disputé 3 phases finales d’une CAN avec le Syli. Demandez aux jeunes qui est le recordman de buts inscrits en un seul match international de football en Afrique! Ils chercheront la réponse ailleurs, alors que la réponse est sous leurs pieds. A moins que ça ne soit une erreur, le guinéen, Mamadou Alioune Keita dit « N’Joléa, père du nouvel international Abdoulaye Jules Keita, est le seul détenteur du record de 8 buts inscrits en une rencontre. C’était à Dakar en 1973 face à la Mauritanie. Score 14-0. Au même tournoi, il plantera un quintuplé contre la Gambie (8-0). Sans oublier aussi la polyvalence de Morciré Sylla. A ma connaissance, en Afrique et dans le monde, c’est le seul joueur à avoir joué à tous les postes.
Plus tard, dans les années 90 et 2000, saviez-vous que l’autre gardien de but du Syli Kemoko Camara dans le championnat israélien a marqué un goal à goal. Morlaye Soumah, Titi Camara, Salam Sow, Mohamed Sylla « Socratès », Souleymane Oularé, Pascal Feindouno,Ismaël Bangoura, Dian Bobo Baldé, ont été les porte-flambeaux du football guinéen sur le continent et sur le vieux continent.
En effet, ce qui est gravissime, c’est que toutes ces performances de haute volée passent inaperçues. Les autorités s’en foutent, les populations aussi n’en parlent même pas, parce qu’elles n’en savent rien. Ce qui aussi est dommageable, c’est que même les journalistes ne parlent pas de ces gloires. Pendant ce temps, et les populations et ces hommes de médias connaissent tous les footballeurs d’autres continents. Aujourd’hui, l’heure est vraiment grave, très grave. Comme nous l’avons dit au départ, il est temps de récompenser et de célébrer, nos anciens internationaux de football en particulier, et nos anciens athlètes d’autres disciplines en général, pendant qu’ils sont encore en vie. Ainsi soit-il!
BANF