En février 2019, le goubernement Grimpeur chassait 1023 familles de Kaporo-rails, Kipé 2 dimesse, en banlieue de Cona-cris. Le prétexte : ces domaines appartiendraient à l’État. Le 13 juin, le Collectif des victimes du déguerpissement a tenu une conférence de stress. Le prési du collectif, Alpha Oumar Diallo accuse les gouvernants : «Ils veulent détruire tout pour qu’il n’y ait plus de trace humaine sur la zone. Ils ont eu la chance, la Covid-19 est venue paralyser le système judiciaire à Abuja et confiner tout le monde. Ils viendront cerner ce qui s’est passé sur le terrain. Aujourd’hui, le gouvernement a détruit mosquées, églises, écoles… Ils sont en train de transporter la terre et les gravats, tout ce qui pouvait confirmer les dégâts qu’ils ont pu causer sur cette zone». Alpha Oumar Diallo affirme qu’après l’état d’urgence sanitaire, le procès opposant le Collectif au goubernement reprendra devant la juridiction de la CEDEAO. « Suite à l’annonce de l’arrivée prochaine à Conakry des juges de la CEDEAO pour un transport judiciaire, le pouvoir Condé cherche à tout prix à faire disparaître toutes les preuves d’une présence humaine sur le site », martèle le Collectif.
Le 11 juin, Amadou Damaro-ron Camara, prési de l’Assemblée nationale au forceps, s’est amené dans la zone qui devait abriter le siège du Parlement Guinéen. Pour le Collectif, cette parade est une « provocation, une insulte aux victimes. Les terres qu’il a profanées ne sont pas et ne seront pas une propriété de l’État. Elles appartiennent aux victimes, elles seront recupérées tôt ou tard ». Mamadou Samba Sow, le porte-parole du Collectif, a indiqué que le premier site choisi pour abriter l’Assemblée nationale, c’est là où se trouve le Prima Center. Ce centre commercial a été vendu par le régime du Prési Alpha Grimpeur à un expatrié, affirme le Collectif. Le deuxième site, c’était juste derrière le siège de l’ARPT. « Maintenant on assiste au choix d’un troisième site. Ils sont confus ».
En fin mars dernier, le ministère de la Ville et de l’aménagement du trottoir au pilote Ibrahima Courroux-ma, avait entrepris la démolition des mosquées, écoles, églises, de tout ce qui tenait encore debout sur les friches.
Yaya Doumbouya