L’Alphagouvernance continue sa course vers l’extinction de toutes les contestations avant de se lancer dans la fâcheuse conquête du 3e mandat destiné à permettre à Alpha de Grimper sur les épaules du populo pour de nombreuses années encore. Dans cette démarche, la première victime se nomme le FNDC. Sa volonté de s’éterniser dans sa tanière de Sékhoutouréya est la seule qui vaille.
Pour y arriver, tout est permis pour les promoteurs du putsch constitutionnel. Du sourire au mensonge. De la fourberie aux courbettes, jusques-y compris le débauchage, le dénigrement des responsables du mouvement et des partis politiques. Après l’art-triste Elie Kamano, qui, dès sa démission du FNDC, a clamé sa volonté de servir le Grimpeur, les ‘’mouvements et antennes qui accusent (à tort ou à raison) Doux-rat Sano de gestion opaque, c’est « un groupe» d’anciens membres du Conseil national de la transition se réclamant du collectif des membres du CNT « de se trouver un alibi » pour fuir le FNDC, organisation au sein de laquelle « ils auraient brièvement milité. »
Opposés, à l’origine, à toute modification de la Constitution du 7 mai 2010, « ces anciens du CNT accueillent désormais à bras ouvert la Constitution issue de la mascarade électorale du 22 mars.» Ils voudraient même que les organisations de la société civile et les partis politiques opposés au changement constitutionnel abandonnent leur combat pour aller se blottir dans la calebasse du Grimpeur. Histoire, selon eux, de privilégier le calme : « Le collectif a été la première organisation à s’élever contre la modification de la Constitution de 2010 parce qu’elle a été adoptée par le CNT. « Quelques jours plus tard, lance Dansoko Aboubacar, nous avons adhéré au FNDC, mais dès après notre intégration, nous avons regretté le fait que dans ce Front, ceux-là même contre lesquels nous avons mis les intangibilités constitutionnelles appartenaient à la direction du Front. Nous avons compris que la prise de décisions n’est pas collégiale. Nous disons alors que rien ne peut aider la Guinée si ce n’est la paix. Nous appelons à la paix au calme et au respect des gestes barrières. Toute activité allant dans le sens d’une mobilisation est contreproductive et est contre la population guinéenne. Il faut que les acteurs politiques prennent acte de l’organisation du double scrutin du 22 mars, qu’ils s’inscrivent dans une dynamique de construction républicaine. Il ne servirait à rien d’organiser des mouvements qui occasionneront des dégâts » déclare Aboubacar Dansoko, ‘’secrétaire exécutif ‘’ du groupe.
Au lieu de défendre la Constitution dont il a lui-même participé à la conception, Dansoko Aboubacar tente de faire porter le chapeau aux partis politiques et menace de les traduire en justice : « Les partis politiques doivent faire le point et se réorganiser. Il faut même faire les états généraux des partis politiques. Les manifestations ne sont plus à l’ordre du jour. Il faut que la population comprenne qu’elle peut les traduire en justice s’ils mettent leur santé et leur vie en danger ».
Seulement voilà ! Il se trouve que cette démarche du sieur Dansoko n’est partagée que par une infime partie du Collectif des anciens membres du CNT. Au nombre de trois, pour être plus précis. La grande majorité du Collectif n’épouse pas l’idée de marcher bras dessus bras dessous avec le pouvoir. « M. Dansoko n’a pas échappé à la manipulation et aux contrevérités, rétorque Diallo Souleymane, présent dans la salle. Mon devoir est un devoir de vérité. Dansoko n’est pas secrétaire exécutif, alors loin de là, du collectif. Ce que je dis, c’est que le communiqué que vous venez d’entendre est si important que tout le Collectif doit être d’accord avant de le publier. Cela n’a pas été le cas. Rien n’a été soumis à l’Assemblée générale du collectif avant d’être porté à la place publique. Je m’inscris en faux contre tout ce qu’il a dit » insiste le doyen Souleymane Diallo, membre du Collectif. Pour justifier sa bourde, Aboubacar Dansoko se réfugie derrière la pandémie du Coronavirus, en arguant qu’il lui était impossible d’organiser une assemblée générale ou de consulter tous les membres du CNT.
Yacine Diallo