Le 22 juin, l’Arabie Saoudite a annoncé que le pèlerinage se tiendra fin juillet. Mais, Covid-19 oblige, seuls les fidèles se trouvant à l’intérieur du royaume saoudien, pourraient accomplir le cinquième pilier de l’islam.
En raison du grand nombre de pèlerins, (2,5 millions en 2019), le hadj peut devenir un énorme vecteur de contagion de la Covid-19. En mars dernier, l’Arabie saoudite a suspendu le petit pèlerinage, la (Oumra), qui s’effectue toute l’année à La Mecque et Médine. Avec un hajj « très limité », que mille personnes, les autorités saoudiennes entendent « répondre aux exigences de prévention et de distanciation sociale nécessaires pour assurer la sécurité et la protection » des fidèles, tout en « réalisant les objectifs de la loi islamique ».
Ce hajj « très limité » risque d’affecter l’économie saoudienne, déjà affaiblie par la chute des prix du pétrole, en entraînant la baisse de ses recettes publiques. En mai, Riyad a dû tripler le montant de la TVA et annoncer l’arrêt d’allocations sociales, afin de maîtriser un déficit budgétaire qui pourrait atteindre le niveau record de 112 milliards de dollars cette année. Avec le hajj et la Oumra, ce sont chaque année 10,6 milliards d’euros pour l’économie saoudienne, (gouvernement). Cette année, on fait tintin. Le grand pèlerinage fait partie des sources de revenus alternatives dans le plan de réforme voulu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, pour libérer son pays de la tyrannie du pétrole.
Pour la troisième fois les Guinéens seront sevrés du Cinquième pilier de l’Islam. La faute à coronavirus cette année. En 2014 et 2015, à d’Ebola. C’est une perte énorme pour les agences de voyage et les affairistes du ministère des Affres religieuses.
L’Arabie Saoudite, le pays arabe du Golfe le plus touché par le nouveau coronavirus, connait une recrudescence du nombre de contaminations. Les autorités font état de 161 000 personnes infectées, dont 1 307 décès.

Oumar Tély Diallo