La démonstration de force a fait pschitt ! Donald Trump, président des États-Unis d’Amérique, en lice pour un second mandat présidentiel, a subi une rare déconvenue ce samedi 20 juin 2020 à Tulsa, Oklahoma. Après avoir assuré la semaine dernière que « près d’un million » de personnes avaient réclamé des billets pour un meeting qui devait relancer sa campagne, le milliardaire américain s’est retrouvé devant une salle largement vide. Les pompiers de Tulsa n’ont dénombré que 6.200 participants pendant son discours, d’après des médias américains alors que des responsables de l’équipe de campagne de Donald Trump déclaraient qu’il y en avait eu au moins 12 000. Loin dans tous les cas du plein de la salle omnisports de la ville, dont la capacité est de 20 000 personnes. Une allocution, prévue pour les spectateurs qui n’auraient pas pu entrer, a été annulée à la dernière minute samedi soir, faute de monde.

Que s’est-il passé ? Peu de temps après le fiasco, de petits terroristes, adolescents pour la plupart, ont revendiqué cette « attaque ciblée » contre le meeting de Donald Trump sur le réseau social Tik Tok. Ils s’y sont vanté de s’être inscrits au meeting sans finalement se présenter pour y participer. De nombreux comptes avaient en effet commencé à diffuser l’information sur Internet, en prélude à cette « opération sabotage ». Comme le relevait dès mardi la chaîne CNN, certaines vidéos expliquant la démarche ont cumulé plusieurs millions de vues. Le message s’est également diffusé à grande vitesse sur les autres plates-formes, comme Instagram ou Twitter. Au point de s’ériger bien vite en mème, beaucoup d’adolescents se mettant en scène avec des captures d’écran de leur billet, sans aucune intention de s’en servir, le tout au son du tube de l’année 1993, Macarena.

Pour le camp présidentiel, les militants auraient plutôt été découragés par « une semaine de couverture médiatique apocalyptique », avec notamment la nouvelle que six membres de l’équipe de Trump venaient d’être testés positifs au Covid-19 et un discours critiqué pour n’avoir pas abordé en profondeur la crise sanitaire, économique et le mouvement historique de colère contre le racisme que traversent les Etats-Unis. Quoiqu’il en soit, cette déconvenue est du pain bénit pour Joe Biden, opposant démocrate du président, dont la campagne commence enfin à décoller. Donald Trump est « furieux » pour sa part, selon la chaîne NBC et le New York Times en citant des sources anonymes. Les Américains, eux, sont partis pour une autre campagne présidentielle atypique, tant par la personnalité des candidats que par le contexte très particulier de cette année 2020, marquée par la COVID 19.

Mohamed Diallo