La propagation du Coronavirus avait, à un moment donné, commencé à prendre des proportions inquiétantes à Cona-cris provoquant ainsi la psychose un peu partout. Le prési Alpha Grimpeur qu’on accusait d’avoir laissé pourrir la situation et d’organiser le double scrutin, s’était enfin réveillé de sa torpeur, pour reprendre les choses en main. Depuis, son goubernement impose des morsures sanitaires pour, dit-on, inverser la tendance. Il faut bien le rappeler, des mesures qui mordent le populo dans son quotidien, comme le coût très élevé du transport en commun qui a doublé à cause de la réduction du nombre de passagers.
Pour dit-il soulager le populo qui tire le diable par la queue en cette période exceptionnelle, le goubernement du Premier ministre Ibrahima Cas-Sorry a annoncé des mesures parmi lesquelles le non-paiement pour quelques mois des factures d’eau et d’électricité dans un bled où les deux services font cruellement défaut. Nombreux sont les quartiers sordides de Cona-cris qui sont non seulement privés d’eau, mais ils sont aussi plongés dans le noir, donnant ainsi l’occasion aux malfrats d’agresser le populo. Les usagers des transports en commun, notamment les bus et le train « Conakry-Express », sont transportés gratuitement. Bien que cet unique train soit souvent immobilisé à cause de pannes légères et de mauvaise gestion. Seulement voilà, dans un pays où la baisse du prix du car-brûlant a, de facto, un impact positif sur le panier de la ménagère, nombreux sont ceux qui pensaient que le gouvernement allait revoir à la baisse le prix du litre à la pompe. Que nenni! Il n’en est rien, malgré la baisse spectaculaire du prix du baril de pétrole sur le marché mondial, notamment à cause de la crise sanitaire que traverse l’humanité. Même si le nombre de passagers a été réduit dans les taxis et minibus, le transport par tronçon a été exagérément augmenté. Une mesure qui n’a pas été du goût du populo qui, pour se déplacer, est contraint de casquer fort.
Alors, aujourd’hui, bien avant la date butoir du 15 juin, date à laquelle le goubernement compte évaluer l’impact des morsures sanitaires, nombreux sont ceux qui ont déjà commencé à se débarrasser des masques et qui ne respectent plus les mesures de distanciation. Désormais, ces réfractaires refusent de se laver les mains pour accéder à certains endroits publics et obligent même les autres à se comporter comme eux. A l’occasion, il n’est pas rare d’entendre : « C’est encombrant les masques. Je n’attends même plus le 15 juin pour arrêter de les porter. Vous avez dû remarquer que beaucoup les ont abandonné ?»
Dans certains marchés de la banlieue, de nombreuses nounous ne portent plus le masque, du coup, acheteurs et vendeurs déambulent tranquillement dans ces endroits publics comme si de rien n’était. Celles qui en portent, cherchent juste à éviter les flics chargés de faire appliquer la mesure ou de faire payer les réfractaires une amende de 30 mille francs glissants. Pourtant, le virus qui a fait des ravages un peu partout dans le monde, se promène toujours à Cona-cris.
Bah Mamadou