La journée de manifestation appelée par le Front National pour la Défense de la Constitution le lundi 20 juillet ne reste pas sans conséquence. D’importants dégâts matériels et des blessés graves ont été enregistrés tout au long de l’axe Hamdallaye, Bambéto, Cosa, Wanindara et Cimenterie. Tant du côté des manifestants que celui des forces de l’ordre. Les jeunes usent de jets de pierres ; les forces de l’ordre, de gaz lacrymogènes. La tension était très vive. Policiers se sont livrées à et gendarmes se sont mis à vandaliser les ménages. Ils défonçaient portes et fenêtres pour essayer de renter dans les maisons. Même les ampoules ne sont pas épargnées. Aux environs de 15 heures 30 mn, sept policiers ont attaqué la concession de la journaliste, Kadiatou Diallo, du groupe de presse Lynx-Lance. Elle décrit la scène : « On était enfermé dans la maison quand les jeunes manifestants et les forces de l’ordre ont commencé à échanger des jets de pierres sous une pluie battante. Les policiers ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes les jeunes qui étaient mobilisés devant notre concession et ont commencé à défoncer la porte du salon. Ils étaient au nombre de 7 policiers. L’un d’eux a contourné la concession en tirant du gaz lacrymogène, les 6 autres se sont attaqués à la porte avec des coups de matraque. Comme ils ont vu qu’il n’était pas facile de l’ouvrir, l’un d’entre eux est venu vers la fenêtre, vitrée, de la chambre principale. Il a pris des cailloux pour casser la vitre « pour savoir s’il y avait quelqu’un.» Quand il a jeté le premier caillou, la vitre a volé en éclats. Mon bébé et mon mari étaient couchés-là. Je me suis précipitée à mon tour pour ramasser le bébé et le mettre au dos. Il continua de casser la fenêtre, j’ai retenu mon mari qui était sur le point de sortir en vue de les empêcher de défoncer la porte. Il a fallu entrer silence dans la douche pour avoir la vie sauve ».
Elle poursuit : « Avec ce silence de cimetière, quelqu’un dit : « Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un dans cette maison, alors que mon bébé se tordait de douleur à cause du gaz qu’ils nous ont lancé, mais je faisais tout pour ne pas qu’elle pleure. Dehors, les jeunes manifestants ont compris que les FDS essayaient de défoncer notre porte. Ils ont crié ‘’Voleur, Voleur’’. Ils leur ont jeté des pierres. C’est en ce moment qu’ils ont pris la fuite, leur stock de gaz lacrymogènes étant terminé. Cette journaliste terrifiée affirme que ces agents de sécurité n’en sont pas à leur première tentative. Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent semer la terreur chez nous. A chaque manifestation, c’est comme cela. Ils versent nos repas, cachent nos bols, parfois ils amènent et brutalisent chaque personne qu’ils attrapent. Aujourd’hui, c’est grâce à ces jeunes manifestants qu’ils ne sont pas arrivés à leur fin. ajoute-t-elle. On ne sait plus où donner de la tête.
Kadiatou Diallo