Crise au Mali : La méditation des Chefs d'État de la CEDEAO s'est soldée par un échec
Crise au Mali : La méditation des Chefs d'État de la CEDEAO s'est soldée par un échec

La raison est très simple : il a manqué de tact à nos respectés dirigeants qui se sont autoproclamés dans cette mission, sous le coup de l’émotion. À certains égards, ils se sont comportés comme le colonisateur avec ses anciennes colonies; oubliant que le mouvement est plus populaire qu’élitiste et politique. Le peuple semble plus déterminé que les intellectuels, les politiques et les religieux qui sont leurs porte-paroles. Cet aspect est déterminant pour celui qui connait la sociologie de ce pays.
Au lieu de concilier, nos Chefs d’État ont proféré des menaces plus ou moins voilées, dignes des grandes puissances à leur encontre. Au lieu d’écouter et sensibiliser les parties, ils ont semblé trancher à la « va-vite »; une manière d’exprimer leur solidarité à un homologue en danger. Je pense que les Chefs d’État de la CEDEAO auraient dû se faire devancer sur le terrain par des Diplomates-Éclaireurs : les Ministres des Affaires Étrangères et/ou quelques anciens Chefs d’État.
Le rapport de cette mission et le contenu des entretiens des Chefs d’État avec le Président, le Gouvernement, les Institutions, l’opposition et la société civile permettraient de mieux cerner le problème en vue de proposer des pistes de solutions idoines, sages et acceptables par tous.
Autant il est inacceptable de voir démettre un Président légitimement réélu, autant il est inacceptable de laisser ce Président presque inactif face à l’insécurité dans son pays, à la poussée des Djihadistes, aux confrontations interethniques, aux violences faites par l’armée contre une communauté et à la séquestration du Chef de file de l’opposition.
Lorsqu’à ce cocktail, s’ajoute la corruption qui caractériserait l’administration Malienne, l’on est en droit de comprendre le soulèvement populaire, même si on ne le soutient pas. Il y a assez de poux sur la tête d’IBK. Il doit accepter de se faire raser dans la sagesse. Il faut savoir tirer les leçons du passé.
Moussa Traoré était puissant. Il est mal parti du pouvoir à cause de son entêtement. On a vu la suite.
ATT était très populaire. Il est mal parti du pouvoir à cause de son manque de proactivité face aux inégalités entre le Nord et le Sud et aux incursions Djihadistes. On a vu la suite. Le Président IBK doit réfléchir en Intellectuel, en Patriote et se décider.
En tous les cas, avec ou sans IBK, le Mali a besoin de son unité dans la laïcité, pour redorer son blason.

J. Kéïta