La France est favorable à un dialogue entre l’Alphagouvernance et le Front national pour la défense de la Constitution, FNDC. Dans une courte vidéo d’un débat à l’Assemblée nationale française publiée mercredi 8 juillet, le ministre français des Affaires étranges, Jean-Yves Le Drian, a été interpellé par le député Bruno Fuchs sur la gouvernance dans de nombreux bleds de l’espace francophone.
S’agissant de la Guinée, Jean-Yves le Truand, l’ancien bras droit d’Alpha Grimpeur, souhaite «que les initiatives soient prises par le Président Condé pour apaiser la situation,» à la suite » du référendum que la France a «contesté ». Bruno Fuchs a rappelé que par exemple, « Alpha Condé, réfugié de longue date et de longues années en France, veut, comme d’autres avant lui, changer la Constitution pour s’autoriser un 3è mandat. Par un tour de passe-passe, la Constitution adoptée par référendum n’est pas celle qui a été publiée officiellement ». Faisant économie de ses mots «sur les répressions meurtrières aveugles contre les civiles», le dépité a rappelé au ministre que le Gabon, la Guinée, le Cameroun, le Bénin, la Guinée-Bissau, ont «tous adhéré à la charte de la Francophonie et ont signé les Accords de Cotonou en leur article 9», mais ils sont «loin d’honorer leurs signatures.» Cona-cris devrait réagir, mais on croise les doigts et on attend.
Emmanuel Macron «parle d’un nouveau chemin avec l’Afrique les deux prochaines années. Comment la diplomatie française va-t-elle dessiner un nouveau chemin dans ses relations avec l’Afrique ?» Le Truand a usé de la langue de bois…diplomagique : «Monsieur le député, en Afrique y compris dans les pays en difficultés que vous avez évoqués, notre posture est de soutenir et la démocratie et le droit. La démocratie dans les Etats fragiles (vous avez cité la Guinée), nous souhaitons que les initiatives soient prises par le Président Condé pour apaiser la situation à la suite d’un référendum que nous avons contesté, mais c’est vrai aussi dans les Etats en crise, en particulier au Sahel mais aussi au Cameroun, il y a des exactions qui sont commises que nous n’acceptons pas, nous le redisons en permanence aux différents chefs d’Etat.»
Le régime de Cona-cris serait-il trop têtu alors ? Depuis le début des manifs de rue en Guinée en avril 2011, le régime continue de tuer des manifestants. L’opposition a enterré 194 personnes tuées par balles de la soldatesque guinéenne lors de ces manifs. La demande du ministre français des Affaires étrangères à Alpha Condé pour «apaiser la situation» intervient au moment où les opposants au 3è mandat projettent de marcher le 20 juillet, pour demander au locataire de Sékhoutoureya de quitter le pouvoir pour apaiser durablement la situation. Les entendra-t-il ? Toute la question est là.

Mamadou Siré Diallo