Fête de la tabaski : Couture et salons de coiffure, moroses !
Fête de la tabaski : Couture et salons de coiffure, moroses !

A cause de la pandémie de la Covid- 19, les Guinéens s’apprêtent à fêter dans des conditions très difficiles. Toutes les activités sont impactées par la crise sanitaire qui secoue le monde, en particulier dans le domaine économique. A l’approche de chaque fête, l’on soigne le look. De nouveaux habits sont cousus ; de nouvelles coiffures, élaborées. Mais cette année, c’est l’exception. Dans les ateliers de couture et les salons de coiffure aucune affluence n’est constatée.

 Ce mardi 28 juillet, dame Mariam Bah, patronne d’atelier de couture à Cosa, commune de Ratoma, nous a confirmé que 2020 est différente des autres années. Elle a du mal à avoir de la clientèle. « D’habitude, à un mois de la fête, j’arrête de prendre les habits. Nous passons toute la nuit et toute la journée en train de travailler. Les clients se bousculent de gauche à droite. Nous avons même du mal à finir les habits que nous avons pris avant le délai. Mais cette année, même ce matin, un client m’a envoyé trois complets pour coudre.  Je n’ai pas eu même la moitié de ce que j’avais l’habitude de coudre ».

Contrairement aux années précédentes, cette couturière dit qu’elle avait beaucoup de jeunes filles qui apprenaient avec elle, mais cette année, même les parents de ses élèves n’acceptent pas de les laisser venir travailler. Tout le monde est inquiet. On cherche à éviter coronavirus » explique-t-elle. M’Balia Faro, rencontrée sur les lieux, se dit surprise : « c’est parce qu’il n’y a pas de clients que maitresse Mariam a accepté mon habit à 3 jours de la fête. D’habitude, quand la fête approche, elle ne prend même pas les appels téléphoniques. Tout cela, à cause de Coronavirus, nous prions Dieu qu’il nous épargne et nous débarrasse de cette maladie au plus vite. » Prie-t-elle.

Même son de cloche dans les salons de coiffure. Chez Binta, au quartier Nongo, dans la commune de Ratoma, les coiffeuses étaient-là à attende des clientes. « Ici, d’habitude, même si ce n’est pas à l’occasion des fêtes, je tresse 5 à 6 têtes par jour. Mais depuis que cette maladie est entrée dans le pays, les clientes ont peur de venir se tresser. Chacun a peur de se déplacer pour ne pas se faire contaminer, parce que nous faisons tous ensemble. Et pourtant, nous sommes obligés de payer le loyer. Si rien ne marche, comment allons-nous payer la location. » s’inquiète-t-elle.

Des observateurs interrogés, affirment qu’avec la situation financière du bled, chacun cherche à nourrir sa famille, non se rendre belle.

Kadiatou Diallo