Fête des moutons : Les prix restent inabordables
Fête des moutons : Les prix restent inabordables

A quelques jours de la fête de la Tabaski, le prix du mouton explose dans les différents marchés de la capitale guinée-haine. La situation inquiète vendeurs et acheteurs. A cause de la pandémie de la COVID- 19, de nombreux marchands de bétail n’ont pu conduire leurs troupeaux au Sénégal, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Ce lundi 27 juillet, notre reporter en a fait le constat. Au carrefour base militaire de Yimbaya, commune de Matoto, le prix d’un mouton glisse entre 800 000 et 1 800 000 selon la taille de l’animal. Quant à la vache, le prix varie de 4 millions à 8 millions de francs glissants. Alhassane Tountouroun Diallo, vendeur de bétail affirme que cette situation est inquiétante. «Depuis près de 12 ans, je revends du bétail mais pour cette année le prix auquel on a acheté ces moutons au Mali est très élevé. C’est du jamais vu, nous les achetons en francs CFA. Donc, nous sommes aussi obligés de les revendre à un prix un peu plus élevé pour avoir un bénéfice. Et dans tout ça, nous prenons de gros risques pour traverser la frontière avec ces animaux, les ramener sur le sol guinéen, surtout en cette période de Coronavirus. La douane nous taxe et quant aux coupeurs de route, on n’en parle pas si c’est eux qui nous attaquaient. Quand nous fixons le prix, les acheteurs le trouvent élevé. Et pourtant, il faut qu’on gagne un peu. »
Selon ce vendeur de bétail, la cherté de ces animaux « ne dépend pas de nous. Le problème n’est pas à notre niveau, nous achetons les animaux en francs CFA au Mali pour les ramener en Guinée. Evaluez le transport et toutes les difficultés que nous rencontrons pour les conduire jusqu’ici. Donc, si le prix d’achat est élevé, forcément le prix de vente le sera aussi.» a précisé Alhassane Tountouroun.
Du côté de la provenance des animaux, la raison fondamentale évoquée par la plupart des éleveurs porte sur les charges liées à l’entretien, surtout avec la sécheresse qui a sévi cette année dans la localité. Salim Diawara, d’origine malienne, a réitéré que la cherté du mouton est l’une des conséquences de la sécheresse qui a appauvri les pâturages et asséché tous les puits et les points d’eau dans la zone de provenance des animaux.
A noter que, d’habitude, dans la préfecture de Siguiri, ville frontalière avec la République du Mali, le bétail coûtait moins cher. Mais cette année, même cette ville ne fait pas exception. Le prix d’une vache se négocie entre 4 et 12 millions, selon nos confrères de mediaguinee.com.

Kadiatou Diallo