Le 27 juillet 2019, le brillant magistrat, Maître Kèlèfa Sall, ex président de la Cour Constitutionnelle, nous quittait, des suites d’une longue maladie. Une disparition qui a plongé la famille judiciaire, sa famille biologique et le pays tout entier dans une véritable consternation.
Un an après sa disparition, le défunt laisse à la postérité l’image d’un magistrat intègre, très scrupuleux sur le respect de la loi. Au cours de sa carrière, il n’avait cure des injonctions que pouvait lui adresser l’exécutif. Il se fera surtout connaître lors de la seconde investiture du président Alpha Condé en octobre 2015, avec son mémorable discours qui mettait en garde le Chef de l’Etat, en ces termes :
« La conduite de la nation doit nous réunir autour de l’essentiel. Ne nous entourons pas d’extrémistes, ils sont nuisibles à l’unité nationales. Evitez toujours les dérapages vers les chemins en démocratie et en bonne gouvernance. Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes. Car, si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant ». Une intervention qui prend toute sa valeur par ces temps de crise socio politique chez nous.
Bien connu en Guinée pour son opposition à un tripatouillage de la Constitution, le défunt a été évincé suite à une fronde de « la majorité des membres de la Cour constitutionnelle,» confirmée par le décret du président guinéen le 3 octobre 2018.
Magistrat de formation et de carrière, Kéléfa Sall est diplômé de la faculté de droit de l’Institut polytechnique de Conakry et de l’École nationale d’administration de Paris (ENA).
Il a également été membre du Conseil National de la Transition, assemblée qui a légiféré sous le régime militaire. Membre fondateur puis président de l’Association des magistrats de Guinée. C’est au titre de cette fonction, qu’en 2007, au plus fort de la grève générale déclenchée par l’Inter centrale USTG/CNTG, qu’il avait publié une déclaration de soutien sans réserve au mouvement syndical.
Son parcours et sa carrière administrative devraient inspirer la jeune génération de magistrats, qui ont embrassé ce noble et exaltant métier.
LR