On a l’impression que les autorités à tous les niveaux accordent peu ou pas assez d’importance à nos marchés dans les quartiers de Conakry où l’insalubrité est une réalité qui crève l’œil. Depuis la création de ces marchés, souvent dans des conditions inappropriées, ils n’ont fait l’objet d’aucune amélioration pour permettre aux femmes de s’épanouir. Elles qui s’y rendent chaque matin pour acheter ou vendre en savent quelque chose. Il suffit d’y jeter un coup d’œil pour s’en rendre à l’évidence. Dès que vous y arrivez, c’est la mauvaise odeur et les grosses mouches noires qui vous accueillent. Des ordures sont entassées un peu partout, de la boue aussi, un peu comme dans une porcherie. Les Yenguéma, entendez « endroits où l’accessibilité aux condiments et aux fruits est plus facile », de Madina, de Matoto et d’Enta pour ne citer que ceux-là, sont des exemples.
Pourtant, comme partout ailleurs, ces endroits devraient être les lieux les plus propres et les mieux entretenus. Les règles d’hygiène les plus élémentaires devraient être strictement respectées dans l’intérêt de tout le monde. Les autorités à tous les niveaux et les usagers du marché eux-mêmes devraient en faire une préoccupation première. Ne perdons pas de vue que le respect de ces règles d’hygiène présente non seulement un environnement agréable de bien vivre mais procure également la santé. A rappeler qu’en Guinée, contrairement à beaucoup d’autres pays, les femmes se rendent chaque matin au marché pour l’achat des condiments souvent dans des conditions très difficiles, notamment en cette saison des pluies. Comment voulez-vous que les autres vous respectent si vous n’êtes pas capables d’avoir des marchés propres, améliorés, s’interroge un père de famille qui a préféré garder l’anonymat. Certains pensaient qu’Alpha Condé qui dit avoir mis les jeunes et les femmes au cœur de ses préoccupations, aurait pu mettre une politique en place pour doter la ville de Conakry de marchés améliorés. Que nenni !
Dans tous les cas, les grandes pluies qui s’abattent actuellement sur la capitale ne sont pas de nature à améliorer la déplorable situation des marchés. Dans un pays de fatalisme, comme la Guinée, les femmes sont obligées de prendre encore leur mal en patience.
Bah Mamadou