Au lendemain de l’interdiction de sa marche qui était projetée pour le 8 juillet prochain, le Front national pour la défense de la Constitution s’est réuni tôt ce vendredi 3 juillet à son siège à Kipé (commune de Ratoma). Au terme d’un conclave d’environ une heure, son coordinateur et porte-voix a annoncé le report de sa marche au 20 juillet prochain. Nouveau mot d’ordre : demander le départ d’Alpha Condé du pouvoir !
C’est comme si la décision des maires de communes (Matoto, Matam et Kaloum) d’interdire la marche dite «de la liberté et de l’alternance démocratique» a radicalisé davantage le FDNC. Ou tout au moins a permis à ses différents membres de se mettre d’accord sur un mot d’ordre plus tranchant. Des leaders politiques comme Amadéus Oury Bah, Faya Minii-mono et l’antenne France du Front exigeaient déjà le départ du locataire du Palais présidentiel Sékhoutouréya. Alors que la Coordination à Conakry se contentait de réclamer l’alternance et la liberté des militants en prison, comme Oumar Sylla alias Foniké Manguè et Saïkou Yaya Diallo, incarcérés depuis des mois sans procès.
Pire, Ousmane Kaba, président du parti PADES, a jeté un pavé dans la marre en annonçant qu’il participera à la présidentielle d’octobre prochain «avec ou sans Alpha Condé». Pour le membre d’un FNDC créé pour s’opposer à une troisième candidature du président de la République, il y avait de quoi s’étonner.
Appel à une « marche sans précédent » le 20 juillet
«Le FNDC prend acte de l’interdiction illégale de sa marche citoyenne du 8 juillet 2020», a déclaré d’entrée le Coordinateur national du FNDC, Abdourahmane Sano, entouré de ses membres dont Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Mohamed Tall de l’UFR, Ousmane Kaba du PADES, Bah Oury, Aliou Bah du MODEL. Et de constater «L’obstination de M. Alpha Condé de rester au pouvoir par la force des armes en assassinant des citoyens guinéens». Abdourahmane Sano de conclure sa déclaration de quatre minutes par appeler «le peuple de Guinée et toutes les forces vives de la nation à une manifestation sans précédent le 20 juillet 2020, pour exiger le départ de M. Alpha Condé en vue de rétablir l’ordre constitutionnel». Ça va barder !
Diawo Labboyah