Les militants des partis politiques de l’opposition et les sympathisants du FNDC subissent toujours les foudres de l’Alphagouvernance. De Cécé Loua à Oumar Sylla alias Foniké Menguè, en passant par les jeunes interpellés à N’Zérékoré ou à Cona-cris, le Président Grimpeur et sa justice ont réussi jusque-là à remplir les prisons guinée-haines de citoyens dont le seul tort est de d’avoir exprimé leur opposition à un changement constitutionnel. Le cas le plus illustratif est celui de Saïkou Yaya Diallo, membre et responsable des questions juridiques de la coordination nationale du FNDC. Il aurait été arrêté pour avoir participé à l’audition d’une femme interpellée lors d’une des réunions du Front. Cette dernière se faisait passer pour une journaliste alors qu’elle appartenait aux renseignements généraux. Depuis, les ennuis de Saïkou Yaya Diallo ont commencé. Il a été interpellé, le 7 mai dernier, en pleine circulation à Concasseur, conduit à la DPJ, puis au parquet de Dixinn où il a été inculpé de violences, menaces, voie de faits et injures publiques. Il a été écroué à l’hôtel Cinq étoiles de Coronthie. Le 21 mai, la présidente de la Première chambre du contrôle de l’instruction de la Cour d’Appel de Conakry a ordonné sa mise en liberté, assortie d’un contrôle judiciaire.
Mais la joie n’aura été que de courte durée pour les proches de ce membre de la coordination nationale du FNDC. Le pro-crieur général avait refusé catégoriquement l’exécution de la décision. Les avocats (sans vinaigrette) du FNDC ont alors porté l’affaire devant le tribunal de première instance de Kaloum. Ils ont demandé à cette juridiction d’intimer au régisseur de la prison civile de Cona-cris, au directeur de l’administration pénitentiaire et au pro-crieur général d’exécuter l’ordonnance de mise en liberté obtenue depuis plus d’un mois. C’est ce qui est fait ce lundi 6 juillet par le juge des référés, selon Me. Thierno Souleymane Barry, avocat de l’activiste : « Le procureur général s’était pourvu en cassation alors qu’il n’en avait pas le droit. Nous avons saisi le juge des référés à Kaloum, les débats se sont tenus la semaine passée Aujourd’hui, le juge a ordonné la libération de Saïkou Yaya. Nous attendons l’exécution de cette nouvelle décision. Il nous a donné une nouvelle fois raison. Nous sommes maintenant dans les démarches pour obtenir sa libération ». L’avocat rappelle cependant que son client : « ne devait pas rester en prison, il est emprisonné de façon illégale. Il fallait qu’un juge donne l’ordre au procureur pour qu’il le libère. Nous allons suivre de près le dossier parce que Saïkou Yaya n’a pas sa place là-bas. Pour nous, c’est une grande victoire, la balle est désormais dans leur camp ».
Il faut signaler que le parquet qui s’était opposé à l’exécution de la première ordonnance de mise en liberté, a tenté de mettre les bâtons dans les roues du TPI de Kaloum, en soulevant une exception d’incompétence du juge des référés. Ce dernier a écarté purement et simplement cette exception et a demandé la libération de Saïkou Yaya Diallo tel que la Cour d’appel l’avait demandé. C’est aussi simple que cela. Il faut seulement oser faire face à la vérité.

Yacine Diallo