Alors que l’exécutif américain et les démocrates du Congrès peinent à s’entendre sur un nouveau plan de soutien à l’économie, l’institut de recherche Aspen, dans le Colorado, alerte : d’ici la fin de l’année, près de 40 millions de locataires américains, incapables de payer leurs loyers en raison de la crise sanitaire, risquent l’expulsion.

« Les Etats-Unis pourraient être à l’aube de la crise du logement la plus grave de leur histoire », avertit l’institut Aspen en introduction de son étude. Si rien n’est fait, préviennent les experts, 43% des locataires américains risquent de se retrouver à la rue dans les semaines à venir. Et encore une fois, ce sont les communautés afro-américaine et hispanique qui sont particulièrement exposées : elles représentent 80% des foyers en grande détresse économique.

Mais cette menace pèse aussi sur les propriétaires. En raison de la crise sanitaire, beaucoup d’entre eux n’auront plus la capacité financière pour couvrir les arriérés de paiement de loyer. Ils auront du mal à payer leurs hypothèques et les taxes foncières et à entretenir leurs propriétés. L’Institut Aspen met en garde contre le risque de saisies immobilières massives et de faillites. Ce scénario catastrophe, concluent les chercheurs, perturberait durablement le marché immobilier américain et déstabiliserait gravement les villes à travers tous les Etats-Unis.