Apparemment, la parfaite maîtrise de la gestion du coup d’État par les militaires maliens n’a pas suffi à montrer à la CEDEAO que non seulement elle se ridiculise au Mali, mais aussi que sa volonté de faire ployer le genou à ce pays relève d’une mentalité néo coloniale surannée. Puisque des caciques de coups d’État civiles comme Alpha Condé et Alassane Ouattara veulent s’octroyer un 3è mandat indu, la CEDEAO se croit obligée d’empêcher le CNSP de procéder aux profondes réformes à même de mettre fin, une fois pour toutes, aux coups de force militaires. L’organisation ouest africaine refuse de comprendre qu’il faut au moins deux ans pour opérer une refondation totale de l’État malien et le mettre résolument sur le chemin de la république, ce qu’avait soigneusement évité son Ex…cellence M. le Président IBK, dont elle a vaillamment raté la réinstallation. La CEDEAO trouve inacceptable l’idée de « permettre » aux putschistes de rester trois ans au pouvoir avant la tenue de la présidentielle.
Trois ans, c’est à peine « trop » pour remettre le Mali sur les rails des élections justes, transparentes, telles que le prévoient les textes de la CEDEAO, que celle-ci n’arrive ni ne consent à appliquer. Il faut que les militaires maliens, qui ont conscience de marcher dans le sens de l’histoire, peaufinent tout le système électoral et de gouvernance avant de partir. Du chef de quartier au député, les représentants du peuple à tous les niveaux doivent se faire élire correctement avant la présidentielle. Pour remettre à leur président élu un pays à gérer, plutôt qu’à structurer. Pour mieux le surveiller, mieux le contrôler, mieux le gérer afin de lui permettre de mieux gérer, de mieux les gérer.
L’entêtement actuel de la CEDEAO à conduire le Mali vers une transition ratée, relève de la mentalité impérialiste qu’on lui connait. Ses exigences n’ont qu’un objectif : le statu quo politique, faisant d’elle ce conglomérat de quinze petits royaumes jalousement gardés par d’éternels potentats. Pour rien au monde, ces satrapes n’ouvriront la voie au CNSP pour baliser le chemin de la CEDEAO des peuples.
Il faut espérer que le colonel Malick Diaw, numéro 2 du CNSP, qui s’est rendu le 27 août à Ouagadougou, puis à Niamey, pour des rencontres de haut niveau, réussira à desserrer l’étau économique que « le gang d’Abuja » brandit aux portes du Mali.
DS