C’est avec un fichier électoral controversé que la CENI (Commission électorale nationale indépendante) s’empresse d’organiser le scrutin présidentiel du 18 octobre prochain. On a brusqué le processus. Des organisations de la société civile qui se sont aperçues des anomalies font part de leurs inquiétudes. Dr. Dansa Kourouma, le président du CNOSG (Conseil national des organisations de la société civile guinéenne), a indiqué le 17 août dans une émission, que sa plateforme observe le processus électoral «avec assez d’inquiétudes.» La semaine dernière, ils ont créé une cellule spéciale pour le suivi du processus électoral. Dr. Dansa Kourouma a indiqué qu’ils ont ensuite écrit à la CENI afin de procéder à un monitoring assez précis de l’ensemble des opérations électorales en cours avant la présidentielle. Objectif, veiller à ce que les résultats des élections reflètent la sincérité du processus.
«Malgré l’hésitation d’une frange importante de l’opposition, la CENI continue à dérouler son chronogramme. Mais notre carnet de bord pour évaluer la fiabilité et la sincérité du processus électoral, c’est d’abord les recommandations de l’audit du fichier électoral qui est un document de référence important. On ne peut pas en réalité organiser une élection sincère sans que le fichier ne soit propre. Or, un fichier propre nécessite des implications qui sont à la fois de la responsabilité de la CENI, de l’Etat et des partis politiques. Je crois que le recensement exceptionnel qui a été organisé a connu un taux de participation faible, tous les électeurs attendus n’ont pas été enregistrés pour des raisons techniques, politiques et sociales», relève le patron du CNOSG. Selon lui, tout sera mis en œuvre pour s’assurer que les recommandations de la CEDEAO et des experts ayant audité le fichier électoral soient prises en compte. Car, «ce travail me semble important, parce que nous ne sommes pas des compétiteurs politiques, mais avons une obligation de veiller à ce que le ficher reflète un peu l’électorat du pays. Le travail le plus crucial pour le moment, c’est que le fichier devienne consensuel et rassure qu’on les électeurs en âge de voter de enregistre et qu’il n’y ait pas de doublons.»
Selon nos informations, les listes électorales ne seront pas cette fois affichées. Par conséquent, les électeurs ne pourront plus s’identifier. «En réalité, il faut s’attaquer à l’élection, parce que l’électeur n’a pas la possibilité de vérifier tout ce que fait la CENI. Nous, acteurs de la société civile, avons une obligation de vérifier si ce que fait la CENI prend en compte les intérêts et les préoccupations des électeurs. L’affichage devrait être organisé, car c’est en faisant le contrôle que l’on peut s’assurer de l’impact du non affichage sur la crédibilité du fichier électoral», s’interroge Dansa Kourouma.
Yaya Doumbouya