Les autorités guinéennes n’ont fait aucune annonce officielle pour acter les sanctions prises par la CEDEAO, en l’occurrence la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali afin de punir l’armée pour avoir renversé IBK au profit du peuple malien.
Mais, certaines informations font état du déploiement de 150 militaires du camp de Samoroya de Kindia à la frontière guinéo-malienne de Kourémalé, afin d’appuyer ceux déjà sur place. Pour « renforcer le dispositif sécuritaire de la Guinée. Et que 50 autres pourraient s’ajouter dans les prochains jours.» La situation au Mali est prise très au sérieux par Conakry, en témoignent les propos vigoureux du Prési Alpha Grimpeur appelant à rétablir IBK, dont le mandat court toujours.
Nous avons joint Aladji Cellou Camara, chargé de communication et de relations publiques de l’armée guinéenne pour être fixés. Il a tout simplement noyé le poisson : « Dire que des militaires sont déployés à la frontière, mais c’est la routine. C’est si les militaires sont déployés hors de nos frontières que c’est une information pour un journaliste, mais les mouvements à l’intérieur de notre pays, c’est la routine. Dans toutes les frontières, il y a des militaires, qu’il neige ou qu’il vente, ils sont là pour sécuriser le pays ». Le déploiement n’est pas vrai ? « Je ne confirme ni n’infirme l’information, je vous dis qu’un déploiement de militaires dans nos frontières, c’est une routine ». Celle-ci serait encore plus banale si ces militaires-là faisaient mouvement de Kourémalé vers Conakry au lendemain du sommet de la CEDEAO destiné à bloquer la frontière malienne. Mais enfin…
Aladji Cellou va plus loin pour rappeler que s’il y a fermeture de la frontière, ce sont les militaires qui ont pris le pouvoir même qui l’avaient annoncée, pas la Guinée. Il fallait rappeler cela également à tous les chefs d’État de la CEDEAO avant le sommet consacré à l’embargo sur le Mali que le Burkina et la Guinée Bissau ne semblent pas avoir encore digéré.
Oumar Tély Diallo