Notre confrère de RFI, Serge Daniel, a démenti à sa manière, ce matin 25 août, le démenti cinglant que le CNSP, par la voix du colonel major Ismaël Wagué avait apporté à l’information relative à « la taille de la transition malienne. Le 23 août, le correspondant de RFI à Bamako avait laissé entendre que la junte souhaitait une transition de trois ans qu’elle avait plus tard ramenée à deux ans. Le porte-parole de la junte, le colonel major, Ismaël Wagué, n’a pas tardé à convoquer la presse dès le 24 août pour rectifier le tir : « A ce stade des discussions, rien n’est décidé. Toute décision relative à la taille de la transition, au président de transition, à la formation du gouvernement, se fera entre Maliens avec les partis politiques, les groupes sociaux politiques, les syndicats, les groupes signataires, la société civile, conformément à notre première déclaration…Aucune décision ne sera prise par rapport à la transition sans cette consultation massive. A ce stade de discussions rien n’est décidé avec l’équipe de médiation.»
Ce 25 août, au micro de Serge Daniel, le ministre des Affaires Étrangères du Niger, qui a été « très actif dans les négociations » du côté de la CEDEAO, a répété quasiment mot à mot les affirmations de Serge Daniel sur les trois ans, puis deux ans de transition proposés par les militaires maliens. Personne n’a jugé utile de crier quoique ce soit sur les toits. C’est mieux ainsi.
Si seulement le CNSP pouvait insister auprès des va-t-en guerre de la CEDEAO pour obtenir une transition d’au moins deux ans, c’est tout le Mali qui respirerait à pleins poumons. Les Maliens doivent avoir suffisamment de temps, deux ans au moins, pour éviter « le diktat du temps, » l’amère expérience que la Guinée a vécue en 2010. Que « le manque de temps » ne les pousse surtout pas à « commencer à meubler par le haut.» La Transition doit permettre de refonder le Mali, en faire un pays structuré de bas en haut et inversement. Monter les structures locales, régionales, nationales bien huilées avant la présidentielle. Elire le président de la république en dernier lieu pour en finir avec l’homme providentiel. La Guinée a cru à cet homme providentiel. Elle a fini par avoir l’homme pestilentiel qu’elle aura mérité. Le Mali doit avoir beaucoup plus de chance.
Diallo Souleymane