Après des mois de contestations socio-politiques, la journée du 18 août 2020 a été l’épilogue d’une crise latente au Mali. Le régime IBK balayé par un coup d’état sans effusion de sang, un grand vent de soulagement a commencé à souffler sur le pays. Depuis la publication du dernier rapport des experts de l’ONU sur l’implication du général Moussa Diawara dans le trafic de drogue au Mali, l’ancien président IBK, très ébranlé, avait décidé de remplacer le directeur de la sécurité d’état par un officier supérieur de la gendarmerie. La décision devait être entérinée au conseil des ministres du mercredi 19 août 2020. Ayant appris sa révocation et profitant du malaise général dans le pays, le général Diawara a approché le colonel de garde, Sadio Camara, pour renverser le régime en contrepartie d’une immunité totale pour lui et une protection pour sa famille. Le général Moussa Diawara, lui, avait fait sortir toute sa famille du pays la semaine d’avant le coup d’État à destination de Dubai.
Pour tendre un piège à plusieurs officiers supérieurs, le directeur de la Sécurité d’État, le général Moussa Diawara, a initié la tenue d’une réunion de défense le mardi 18 août à 9h au ministère de la défense .Les officiers supérieurs et généraux en poste ont tous été conviés à cette réunion pour pouvoir les arrêter. Une source confirme que c’est le général Moussa Diawara qui a demandé au général Dahirou Dembélé, ministre de la Défense, de convier le colonel Hassimi Goita et la force spéciale à venir sécuriser la réunion au ministère de la défense. Une fois arrivés sur place, le colonel Hassimi Goita et sa troupe ont procédé à l’arrestation sans résistance de l’ensemble des officiers dont le général Dahirou Dembélé, le ministre de la défense.
Parallèlement à la stratégie utilisée au ministère de la Défense, la résidence de Sebenikoro a été cernée par une partie de la force spéciale du colonel Goita sur initiative du même général Moussa Diawara qui a instruit à la garde présidentielle d’autoriser la présence au domicile du président de la république des éléments lourdement armés du colonel Goita .Il a été également instruit à l’aide de camp de Boubou Cissé, en la personne de Siné Doucouré, colonel de gendarmerie, d’abandonner le premier ministre sans sécurité au domicile du président IBK avant leurs arrestations.
Il ressort qu’aucune recherche n’est en cours pour l’arrestation du général Moussa Diawara. Des indiscrétions au camp Soundjata de Kati confirment que la position du général Moussa Diawara est connue des acteurs du coup d’État et qu’il se rendra de son chef au moment opportun, mais ne souhaite pas être gardé au même endroit que les autres détenus dont l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita. S’agissant du saccage du domicile et des champs du général Diawara, plusieurs sources confirment que c’est l’œuvre des éléments incontrôlés de la Forsat qui avaient l’habitude d’assurer la sécurité de ces lieux. Plusieurs officiers de la garde remontent que c’est aussi le général Moussa Diawara qui est à l’origine de l’arrestation de son cousin, le général Oumar Ndaou, chef d’état-major particulier de l’ancien président IBK mais aussi du général Abdramane Baby, chef d’état-major adjoint des forces armées maliennes.
Après l’arrestation des hauts gradés au ministère de la défense, Karim Keita a été alerté par un élément de Kati, il informa son frère par la suite. Selon plusieurs autres sources, l’épouse de l’ex président a demandé à tout le monde de fuir, malheureusement l’ancien président n’a pas eu le temps, sa maison étant encerclée par la force spéciale qui a reçu l’ordre de ne plus laisser personne sortir de la résidence après l’arrivée de l’ancien premier ministre Boubou Cissé dont la garde a rebroussé chemin.